Septentrion est l'histoire d'un jeune ouvrier qui ne veut plus trimer, passionné par les femmes et le sexe jusqu'à l'obsession et qui se rêve écrivain d'après guerre.
C'est un brûlot à la fois poétique, cru, drôle, osé, polémique et rock'n'roll.
Le style a été travaillé dans chaque phrase, afin de faire crier les vérités de Calaferte tout au long de ce chef d'oeuvre passionné. On sent un travail de longue haleine pour ce très bon crû, raconté à la première personne. La forme est riche mais fluide, entrecoupée par moments de poésie pure sur 1 ou 2 pages, ce qui ne m'a pas rebuté du tout, au contraire.
Calaferte a publié 2 romans avant son Septentrion, peut-être a-t-il fait ses armes sur ces romans afin d'éviter de faire de Septentrion un simple "bon premier roman" ?
Si je ne mets pas 10 c'est parce que la crudité répétée de certains passages sexuels est presque malsaine. Et dans la première partie du livre, après un début remarquable j'ai trouvé que l'histoire insistait un peu trop sur la relation avec Nora.
Sinon on ne peut pas dire que l'auteur soit vraiment misogyne, il critique en fait le coté petit-bourgeois satisfait des ménagères de l'époque tout autant que les tares de leurs maris.