Une expérience qui révèle l'Homme

En commençant cette lecture je m'attendais à lire de l'horreur, les ressentis du désespoir d'un homme et de tous ces hommes qui ont péri. Rien de tout ça.
Si c'est un homme est un livre marquant par son honnêteté et par la simplicité dont sont rapportés les faits de la vie au Lager.
Primo nous décrit purement et simplement comment le Lager s'organise, comment ces hommes voient défilés leurs journées de travail toutes plus dures les unes que les autres, travaillant dans la boue durcie, dans le froid avec pour seule nourriture deux rations de pain par jour.
Je pensais bien naïvement que dans des moments tels que la réduction d'Hommes à de simples objets de bétail, où le mot Humain se voit anéantir et réduit en cendres, les hommes seraient soudés comme plongé inlassablement dans le même bateau.
Primo nous témoigne de ce qu'il a vu et la vérité, que ces hommes se sont réduits à la survie de leur propre existence, que pour exister, ou plutôt survivre, ton voisin ne compte plus seul toi compte.
Autant vous dire qu'il est compréhensible que l'auteur n'ait pu pu avoir la même vision des hommes et du monde après ces événements.
L'auteur nous parle de 2 types d'Hommes qu'il différencie : les Elus et les Damnés
En effet, ce genre de milieu fait ressortir l'Homme que nous sommes réellement l'auteur fait la différence entre les "Damnés" : ceux qui entrent insoucieusement et finissent le regard vide, obéissant, font tout ce qu'on leur demande gentiment, ne cherche pas à survivre et attende...
Et les "Elus" : ceux qui ont décidé de survivre, de ruser de leur plus grand atout, incroyable prédateur de l'adaptation, oui ils sont là, mais ils survivront quelles que soient les méthodes et techniques utilisées...

Ce roman nous tend à nous poser cette question : Si nous y étions, ferions-nous partis des Elus ou des Damnés et plus encore combien des Elus éventuels seraient ceux ayant préservé leur Humanité ?