Je suis toujours profondément partagé quand je lis Houellebecq et ce trouble trouve son paroxysme avec ce roman. On décèle d'un côté un vrai érudit (faire un parallèle entre son personnage et la vie de Huysmans est quand même plutôt osé), érudit qui s'attaque à un sujet plutôt osé et somme toute polémique.
Mais à côté du travail que l'on sent sur les éléments qui composent son sujet, on a l'impression de lire un roman qui tombe totalement à côté de la plaque. Le pitch n'est que le prétexte à un énième roman houellebecquien sur un type vaguement désabusé trainant sa carcasse d'une scène à l'autre (dans lesquelles on oublie pas un peu de cul histoire de...), et au final pour qui attendait un traitement du sujet d'un régime musulman en France, on est pas du tout là dedans, c'est plutôt une trame de fond très très lointaine où l'on a l'impression tout le long du roman que Houellebecq ne cherche pas vraiment à se mouiller (on peut le comprendre, le sujet est loin de faire rire tout le monde).
A côté de certains passages plutôt pertinent sur le monde intérieur du protagoniste et son parallèle avec Huysmans, la partie politique est peu convaincante, et casse un peu la mécanique du roman.
Au final un roman pas exactement mauvais donc, mais pas exactement bon non plus.