Stella Maris
7.3
Stella Maris

livre de Cormac McCarthy (2022)

Comme j'avais envie de m'immerger dans un univers romanesque, j'ai lu Le Passager, d'un auteur qui m'avait impressionnée avec La route, avant de passer à sa deuxième partie, Stella Maris. Le premier ne m'avait pas franchement emballée, mais là, c'est encore un cran au-dessus : j'ai tourné la dernière page avec soulagement tant je n'en pouvais plus de ces considérations philosophiques jargonneuses et absconses. Sous la forme d'un face-à-face entre une mathématicienne précoce géniale et son psy, au cours d'entretiens sans ponctuation qui constituent l'intégralité du livre. La personnalité hors norme d'Alicia Western, sœur du Bobby Western planté en Europe à la fin du 1er tome, dont on sait qu'elle s'est donné la mort et a causé le désespoir de ce frère qui était amoureux d'elle, aurait dû suffire à soutenir mon intérêt, non ? Ben non, parce que c'était sans compter l'extraordinaire vanité d'un auteur en roue libre, qui s'écoute écrire et ne résiste pas à nous rouler dans la farine, nous, vaniteux lecteurs prétendant arriver au bout de ce pensum indigeste. Franchement, il y a aucune honte à admettre qu'on n'a rien capté à ces rodomontades pseudo-savantes, en tant que lecteur lambda, dépourvu de toute thèse internationale en mathématique échevelée. C'est juste une vraie purge à s'infuser. Alicia prend tout le temps au pied de la lettre les questions bienveillantes et étonnées de son interlocuteur, avant de concéder qu'elle avait bien compris où il voulait en venir au premier chef, ou refuse de répondre avant de déballer toute sa science puis toutes ses tripes, ou encore joue avec son sens de l'irrévérence très aiguisé et nous, on se demande quand ça va s'arrêter, s'il y a un but à ce voyage escarpé (le premier tome finissait en queue de poisson) ou si on va encore être le jouet d'un écrivain en plein délire égotique. Comme un Umberto Eco des sciences sans le sens du récit qui le caractérisait. Bref, il faut une bonne dose de courage pour tout se frapper jusqu'au bout et je trouve que je vous rends service en dévoilant dès à présent que vous pouvez vous éviter bien des efforts pour une lecture qui n'est absolument pas édifiante et, pour tout dire, manque considérablement de substance, ce qui est un comble avec une ambition intellectuelle pareille.

Créée

le 19 mars 2025

Critique lue 27 fois

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