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Premier roman de Philippe Bartherotte, déjà par ailleurs auteur d'un document-témoignage sur la téléralité, Sugar Baby est un véritable ovni, qui jette sa modernité à la face du lecteur et ne lui en épargne rien, ou tout du moins pas grand chose... Un roman au premier abord cru, brutal et d'une violence presque absurde : trash.
Mais quand on s'enfonce un peu dans la vie de ce narrateur (et le pas est vite franchi), au fil des alertes SFR sensationnalistes et des pages de son journal, cet aspect qui s'affirme prend sens et reflète une réalité quotidienne.
Pour autant Bartherotte ne tombe pas dans le piège de certains romans dits "modernes" juste parce qu'ils sont capables de choquer et d'aligner des vulgarités à outrance.
On sent l'intention de décrire (sans même décrier) un des aspects de notre époque, ses côtés les plus sombres : le virtuel qui isole et désinhibe à la fois, la pornographie addictive, les rapports humains faussés par l'image, la solitude des grandes villes...
Un peu trop même parfois, de manière brutale et répétitive, ce qu'il faut pour ne pas être réellement en empathie avec ce narrateur et presque au point d'être au bord de l'écœurement.
Au final, on ne sait pas trop quoi penser de ce personnage que tour à tour on plaint, comprend qui finalement agace, répugne puis fascine...
Entre victimisation, marginalité, sociopathie et perversion la frontière est parfois mince.
Parallèlement, au-delà même de ce côté un peu trash, la plume de Bartherotte sait se faire légère et se laisse aller à l'ironie, l'humour aussi.
Quelques situations rocambolesques (avec les administrations notamment) contrebalancent également les aspects pessimistes-morbides tout en en étant au fondement même : ce qui suscite ce désir de mort qu'il arrive à tout à chacun de ressentir, ne serait-ce que succinctement, face à certaines situations.
Pulsions et vices entretenus par l'époque et la société sont donc bien explorés, le tout s'inscrivant dans une intrigue à laquelle on se laisse facilement prendre.
La lecture est rapide, mais bien dosée (quelques 240 pages) : malgré quelques effets répétitifs on évite l'écueil dangereux de la surenchère outrancière.
Il est probable que la violence sous-jacente rebute certains lecteurs. Pour ma part elle fait sens et même si elle reste dérangeante elle coïncide avec ce parfum d'air du temps que l'auteur instaure...

[Mon avis complet dans la suite]
Plume
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le 19 avr. 2011

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