Talleyrand, un prince de l'Histoire

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Talleyrand, prince de Bénévent, … . C’est une gourmandise pour les historiens.

Elu évêque d’Autun juste avant la Révolution, à 25 ans, ce jeune homme issu de la vieille noblesse d’épée périgourdine va connaître un destin extraordinaire. Entré dans les ordres contre son gré, parce que né avec un pied bot, il va s'engager dans la Révolution. En 1797 il devient ministre des Relations Extérieures jusqu'en 1807. Lorsque Bonaparte est défait il est chargé de représenter la France au Congrès de Vienne. Les vainqueurs de Napoléon redessinent la carte de l’Europe. Il va alors réussir le tour de force de s’imposer comme négociateur et réussir à éviter un trop mauvais sort à la France. Le retour d'exil de Bonaparte va hélas ruiner en partie sa victoire. Chef du gouvernement après le Congrès il quitte ses fonctions en butte aux ultra royalistes qui voient en lui le diable. Il revient à la demande Louis-Philippe comme ambassadeur à Londres et participe à la création de la Belgique.

Intelligent, cultivé, mais surtout charmeur il séduit tout le monde y compris Bonaparte. Séduit lui aussi par Bonaparte, il lui sera fidèle jusqu’à ce que Napoléon commence à faire n'importe quoi. Séducteur il le sera surtout avec les femmes, vivant maritalement avec ses maîtresses. Avec Adélaïde de Flahaut il aura un fils Charles. Selon Jean Orieux il serait aussi le père d’Eugène Delacroix. Avec Elisabeth Grand il aurait eût Charlotte et enfin avec la femme de son neveu Dorothée de Courlande, une fille Pauline.

Jean Orieux sans être historien nous livre une biographie sérieuse qui s’appuie sur les mémoires et correspondances laissées par Talleyrand et ceux qui l’ont connus. Mais il garde toujours une distance critique vis-à-vis de ses sources. Ce n’est sans doute pas le livre le plus passionnant à lire, mais c’est une bonne approche du personnage qui semble avoir vécu 9 vies.