Le Hasard entre en scène, sourire moqueur au bord des lèvres. Certains vivront d'autres pas. L'effroi, la peur, la sidération, eux, seront collectif. Et dans ce collectif, il y aura notre force, notre amour, notre envie d'aller de l'avant.
Laurent Gaudé donne voix aux victimes, seulement à elles et à elles toutes. Il distingue pour rappeler que chaque vie est unique, il rassemble parce que c'est comme ça que la vie perdure malgré tout.
On pense à ses mains qui n'étaient pas destinées à se toucher, à ses voix qui ont fait fuir la solitude, à la peur qui a tout volé et à celle qui a tout permis. Il est des choses qui ne meurent jamais. Elles sont bien souvent immatérielles, mais un beau livre peut nous les rappeler.
Merci à Laurent Gaudé d'avoir sû trouver le ton juste là où plus rien ne l'était.