Ce livre est signé par Manuel Rabasse, journaliste qui s’est fait une spécialité des musiques extrêmes dans la presse (mais pas que, il a aussi écrit sur Queen…). Il nous raconte l’histoire du metal depuis les racines dans le blues puis le british blues boom jusqu’aux années 2000. Les groupes les plus importants ont droit à un chapitre et les albums les plus marquants à une notice (et les héritiers de tel ou tel groupe aussi). Il a pour moi deux intérêts. D’abord, nous montrer l’incroyable diversité de cette musique car il est impossible de parler de « metal » au singulier tant les groupes sont différents, les musiques ouvertes à des tonnes d’influences (du hard rock au thrash, speed, hardcore, dark, pagan, doom metal, en passant par la fusion des années 90, j’en passe et des meilleures !). Autre intérêt, c’est de toujours chercher les liens qui existent entre les différents styles et les musiciens, d’un groupe à l’autre, nous montrer que même un groupe novateur comme Dream Theater ne tombe pas du ciel et se nourrit à de (très) nombreuses sources qu’elles viennent du classique, du jazz, ou encore du rock progressif. Tobias Forge, maître d’œuvre de Ghost, n’a jamais sa passion pour la pop musique, au contraire, en reprenant Eurythmics et Genesis par exemple.
Ce sont des musiques qui restent formidablement vivantes an 2025 avec le succès mondial des Français de Gojira, du metal guerrier de Sabaton ou viking d’Amon Amarth. De nombreux groupes à travers le monde se revendiquent aujourd’hui de ces musiques extrêmes comme les excellents Mongols de The Hu ou originaires de Polynésie avec Te Ruki, oui, oui ! C’est alors la possibilité de mêler le metal à des instruments plus traditionnels et c’est souvent passionnant. Bon, maintenant, le reproche que je ferai à cet ouvrage de 300 pages, c’est de ne consacrer que 4 pages au metal des années 2000 (là, c’est un peu frustrant) avec un petit paragraphe pour les mastodontes que sont System of a Down ou Gojira. Dommage mais c’était sans doute le format imposé par l’éditeur qui voulait ça. Ça m’a donné de découvrir pas mal d’artistes que je ne connaissais que de nom, à l’exemple de Blue Cheer, les fondateurs américains du heavy metal. À noter que l’édition de la FNAC de ce livre contient deux chouettes 45 tours couleurs de Black Sabbath avec 4 titres live enregistrés en 1975 à Asbury Park : « Snowblind », « Iron Man », « Black Sabbath » et « Paranoid ». On a beau connaître, ça fait toujours du bien par où ça passe !