On aura beau dire on aura beau faire, vous ne me retirerez pas de la tête qu'il manque des mots pour décrire au mieux le quotidien et les braves gens que nous sommes. Ne nous voilons pas la face une seule seconde à ce sujet, soyons laïcs.


Alors bien sûr, la langue française est riche de milliards de milliards de mots, c'est vrai, et bien sûr bien peu peuvent se prévaloir d'en avoir une connaissance approfondie si ce n'est intégrale, c'est véridique. Et bien sûr, cela ne gêne pas ceux qui n'en possèdent qu'une connaissance que très parcellaire de dire qu'il en manque, des mots, à la riche langue française, alors qu'ils feraient bien mieux d'ingurgiter un dictionnaire pour s'instruire un peu ces rustres, ces goujats, ces manants, ces béotiens, ces philistins, ces fils de pute, au lieu de dire qu'il en manque, des mots, à la riche langue française de France.


Sauf qu'il s'agit d'un ouvrage écrit en anglais, la langue.


Et je sais très bien ce que vous pensez, dans vos petites têtes malicieuses : "A quoi bon une si laborieuse introduction dés lors, sur ce français lacunaire, sur ses milliards de mots ? Pour le coup de mots, c'est bien trop, il fait du remplissage, il n'a rien à dire, qu'il se taise à jamais, ce fils de joie, remboursez nos invitations, il serait peut-être temps que je mette un point à cette pensée. C'est fait. Point."


N
'
i
m
p
o
r
t
e


q
u
o
i
!
!
!


Je reviens à mes moutons élèves dissipés, juste avant que vous ne m'interrompatiassiez (plusqu'imparfait du subjonctif présent de l'indicatif, 2e personne de quand on est plusieurs).


Le livre que je vous propose est donc, effectivement, entièrement écrit dans cette langue de ploucs que l'on nomme "Anglais", pas la peine de vous répandre en cris plaintifs, j'y suis pour rien. Et les anglais, c'est bien connu, parlent anglais, mais surtout, ne possèdent que 76 mots de vocabulaire à leur pitoyable langage, ou peu s'en faut. C'est tellement peu que ça fait vraiment pas illusion dans le genre beaucoup. Encore une fois ne nous voilons pas la face, ce sont des débiles comparés aux français les anglais, avec nos mille milliards de millions de mots, alors ils se trouvent dans l'obligation d'en inventer des mots, pour paraître moins débiles les anglais, comparés aux français, pardi.


Par exemple un exemple : Douglas Adams.


Douglas Adams si t'es un gens bien, tu le connais bien : c'est le type qui a écrit la série du guide galactique, aussi connu sous le nom de H2G2, la seule trilogie au monde composée de cinq tomes. Une prouesse. Un phénomène d'humour décalé, l'espace intersidéral en pétard d'absurdités rigolotes. Autant vous dire que l'on fricote avec l'un des maîtres dans l'exercice du lol britannique là, un habile faiseur disparu bien trop jeune malheureusement, il y a déjà une quinzaine d'années.


Mais avant de mourir il était vivant (je remplis je remplis), et il galéjait assidûment avec ses amis. L'un de ces menus plaisirs était de prendre des vacances. De prendre des vacances là ou il fait chaud. De prendre des vacances en Grèce. De passer son temps en Grèce à picoler. De picoler en Gréce en faisant des jeux. Des jeux en Grèce avec ses amis. De rigoler en Grèce tout en se marrant.


En fait je sais même plus si c'était en Grèce. Mais qu'importe, cela fait toujours cinq lignes de plus d'expédiées.


C'est comme ça qu'est née l'idée de "The Meaning Of Liff" en tous cas. Celle-ci en est plutôt simple d'ailleurs, bien qu'elle requiert un sens de l'observation des êtres humains et de leurs petites manies assez aigu. Chacun devait soumettre une situation, un sentiment, une expérience, un objet, auxquels tout le monde a fait face au moins une fois dans sa vie, mais pour lesquels aucun mot n'existe, et de lui accoler le nom d'une bourgade, au hasard ou pas, selon le bon vouloir du participant. Ainsi apprendrez-vous par exemple que vous savez danser la "Droitwich" depuis toujours :


Zyeute donc !



DROITWICH : Danse de rue. Les deux partenaires se rapprochent dans des directions opposés et tentent poliment de sortir du chemin de l'autre. Ils vont à gauche, vont à droite, s'excusent, repartent à gauche, s'excusent une nouvelle fois, se tamponnent et répètent la procédure autant de fois qu'il est inutile de le faire.



Alors compagnon ? Tu te reconnais ? C'est plein de nos petites faiblesses que je te dis. Faire du Woking par exemple, tu sais tout qu'est-ce que c'est itou mon colon :


Mire z'y !



WOKING : Se tenir dans la cuisine sans pouvoir se rappeler la raison pour laquelle on y est venu.



T'as vu ?


Alors que si tu blablates l'angliche, compris lu parlé, que si tu veux le lire le livre, que même que tu peux, que c'est à peu prés là que ça se trouve, que je vous en prie, que de rien bienvenus, que c'est typiquement l'ouvrage qu'il te faut lorsque que tu te trouves occupé à de royales occupations sur ton trône domestique, que tu le sais bien, que ne mens point, que je t'ai vu.


Fin.

Saint-John
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le 5 janv. 2016

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