Derrière Mallaury, l'écrivain, il y a Mylène sa femme. Personne ne semble la voir mais elle gère tout, anticipe ses envies, ses besoins. Elle hoche la tête, elle sourit aux blagues de gens qui ne se sont même pas aperçus de sa présence. Mais ça lui va. Et d'ailleurs ça ne date pas de sa relation avec Mallaury. Elle a toujours été une personne de l'ombre.
Et puis un jour, son regard s'accroche aux lèvres, puis au dos, puis enfin au regard d'un autre "invisible". Là débute la densité et le rayonnement des questions.
Où commence la disparition ? Où apparaît la consistance?
Mylène revisite son histoire et celles des gens autour. Elle laisse jaillir ses pensées, élabore des hypothèses. Elle nous apparaît, et Mallaury s'efface, enfin. On gardera sa fascination pour les virgules qu'elle a toujours aimées dans l'écriture de son mari.
Des virgules partout, qui énumèrent, qui articulent, qui ponctuent le déroulement d'une théorie.
Et petit à petit, avec elle, on comprend où Mylène a disparu. À quels endroits, dans quels moments et quels contexte. Et tout ce qui d'abord avait pu paraître fade devient brillant et cohérent.
Les fêtes de fin d'année approchent. Vous serez peut-être nombreux autour de la table. Quelques personnes sembleront capter l'attention avec des blagues ou des anecdotes bien amenées. Mais vous passerez sans doute à côté de la meilleure histoire, celle de la personne qui se tait un peu trop, qui sourit beaucoup et qui hoche la tête en silence.