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Bonjour.

Un roman construit autour d'un axe : la transparence supposée de la vie de tous, à travers sa gestion par les banques de données et l'intelligence artificielle.

Pivotant autour de cet axe, ce polar vit de l'alternance des chapitres à travers le point de vue de chaque personnage, ce qui permet un tricotage assez théâtral de l'intrigue : par les données de l'IA, on est dans presque un même lieu, un seul temps, le tout vu de haut comme des marionnettes qui se succèdent sur la scène de l'action. Au point que, toutes raides dans leur caractère caricatural, elles se bousculent un peu à l'étroit jusqu'à se rencontrer par un hasard quasi impossible dans la vie ou dans un roman qui tienne mieux debout.

Que dire des invraisemblances comme la mort d'un humain attaqué par quelques chouettes détraquées ? Une chouette, c'est gros comme le poing et, comme tous les oiseaux de proie, c'est par la puissance de ses serres et de l'impact qu'elle tue des proies à sa taille. Jamais à coups de bec qui ne sert qu'à dépecer en lambeaux à avaler. C'est un peu la même mise en scène usée que pour les chauves-souris...

La jeune policière d'une grande agglomération qui enquête avec acharnement sur un crime de sang se fait tuer "par hasard", chez elle, par le même tueur qui ne sait rien d'elle, alors que c'est lui qu'elle recherche ? Un hasard à la Grand Guignol, non ? Où bien les grands esprits se rencontrent... Peut-être.

Par ailleurs, de curieuses libertés en français : "elle lui enjambe le pas", quelque-chose de "satisfactif", ça vous dit quelque chose ? Je n'y connais rien en français canadien ni belge, en tout cas ces choses (et il y en a plein d'autres) ne sont pas du français de France. Christopher Bouix doit faire partie de cette nombreuse génération des "totalement bilingues".

Enfin, on s'ennuie assez rapidement à "se faire jongler la mémoire" (après tout, c'est mon tour) par cette valse des chapitres nominatifs, et le fait que ce soit à la mode n'arrange rien.

On finira heureusement surpris par les vingt dernières pages où un peu d'inventivité vient se glisser, toujours dans le même système pourtant, pas bien convaincant.

Au total, une peinture assez grossière et sans génie sur une époque à venir très proche de la nôtre où des "followers" rêveraient (mais en rêvent-ils vraiment ?) d'un statut social et d'un bonheur toujours plus haut, plus grand, et surtout, surtout d'être le plus connu possible.

Si c'est le cas de Christopher Bouix, il y a encore des like à récolter.

Et, si possible, fuyons les "master-class" de littérature : on en voit ici quelques dégâts tels que les adorent les éditeurs à deux balles, ce qui peut étonner dans une parution AU DIABLE VAUVERT que j'aime pourtant bien.

Barbiraggio
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le 9 sept. 2025

Critique lue 3 fois

Barbiraggio

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