Bonjour.

Après un Sunset Park en soleil couchant, je m'étais promis d'en lire un peu plus.

"La Cité de Verre", venant avant deux autres romans ou nouvelles dans un même volume de la "Trilogie Newyorkaise", arrêtons-nous sur celui-ci, le premier, que je n'ai pas dépassé, à tous les sens du terme.

Le style est bien le même, sûr et appliqué à la description fine de tout et de riens, une action développée dans un mouchoir de poche à la Agatha Christie, un personnage qui se métamorphose à la Kafka avec quelques airs, finalement, d'un Robinson Crusoé échoué dans sa propre ville moderne, une New-York dont on ne voit rien d'autre qu'un fou enfermé volontaire entre quatre murs blancs, un prétendu écrivain, détective amateur, et loqueteux même pas mendiant, dépossédé de tous ses biens, de toute identité, de toute existence civile, à la mémoire caduque, et sans amis, pas même en réseau. "Le pôvre homme !"

Sans être un lecteur sprinter, ni non plus coureur de fond en la matière ("Mémoires" de Saint-Simon renvoyées pour dans une autre vie), moi qui suis barbu de naissance, je me suis quand même bien rasé, et gratis, puisque j'emprunte en médiathèque presque tout ce que je lis.

Cette littérature à facettes s'abreuve à trop de genres pour mes lunettes, fussent-elles à verres progressifs. Elle ne fait pas sens, me donne le tournis (et c'est sans doute le but), et ne me mène nulle part, sauf à me noyer, et à aborder ici où je peux enfin souffler et vider mon sac : Paul Auster porte bien son nom et signe là son billet de non retour dans mes moments de lecture. Je n'ai pas pour habitude de lire pour trouver le sommeil.

Mais, paix à son âme et que nulles tribulations ne troublent ce repos bien gagné, celui de ces écrivains (tous, en fait) que la plume démange au point de devoir nécessairement et si longuement gratter le papier, le clavier et tout ce qui leur tombe sous la main pour tenter de faire sens à l'existence, fût-ce (pardon pour le mode vintage) pour tromper l'ennui, le leur, par l'épanouissement des bâillements, les nôtres.

Bien dormi, merci.

Insomniaques, je recommande.

Barbiraggio
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le 9 juil. 2025

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Barbiraggio

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