Si l'immersion dans la vie quotidienne d'une famille chinoise de la classe populaire pendant les années 60 et 70, en pleine Révolution Culturelle, est loin d'être inintéressante, "Tu es une rivière" est un roman qui m'a donné du mal, malgré sa brièveté.
Le style presque télégraphique de l'autrice n'a pas remporté mon adhésion et je ne me suis attachée à aucun des dix membres de cette famille nombreuse, et encore moins à Lala, la mère de famille. Les moeurs sont rudes à cette époque en Chine, les coutumes et la culture plutôt imperméables aux non-initiés et le sens de la vie bien abscons. La brutalité de la société est renforcée par la brutalité et l'aridité de la politique de Mao Zedong ; de ce fait le roman offre un témoignage intéressant, étayé par les remarquables notes des traducteurs, nombreuses et documentées.
D'une manière générale, j'ai peu lu de littérature chinoise car j'ai du mal avec les styles des quelques auteurs découverts. Paradoxalement, j'ai plus de facilité avec des auteurs qui écrivant sur la Chine sans être eux-mêmes chinois (Pearl Buck, Lisa See, etc.) ; des récits peut-être moins authentiques mais plus accessibles à la lectrice que je suis.