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le 8 mai 2011
Nos désirs font désordre!
En tant que (petit) lecteur de SF et citoyen curieux, j'ai toujours été étonné par ce bouquin d'anticipation qui se vantait en quatrième de couv' d'être un des livres de chevet de François...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Ce roman est plutôt bien écrit, le style est fluide, pas trop chargé, tout va vers l'essentiel.
Oui, mais il arrive après les trois précurseurs de l'anticipation: "Nous autres", de Zamiatine, "1984" d'Orwell et "Le Meilleur des Mondes" d'Huxley.
Une société uniformisée où l'intimité n'existe pas, où l'on se fait soigner parce qu'on est "malade" dès qu'on remet quelque chose en question? Où les rebelles se démarquent en utilisant des objets de l'époque du lecteur? Une critique sous-jascente du communisme? Déjà fait par Zamiatine.
Un monde où l'on déforme l'information? Où l'on est constamment surveillé? Les rebelles qui finalement se retrouvent à faire ce contre quoi ils luttaient? Déjà fait par Orwell.
La manipulation génétique pour formater et contôler les gens afin que tous aient leur place? Des îles isolées où vivent les "sauvages", c'est à dire ceux plus proches de notre époque, endroits qui arrangent bien ceux au contrôle, puisqu'ils permettent d'isoler les personnes qui dérangent? Déjà fait par Huxley.
On a donc du mal à trouver de la créativité dans ce livre. L'idée d'un ordinateur en charge de contrôler l'humanité n'étant pas follement originale non plus.
Cela dit, s'il n'invente pas grand chose, il est certainement plus ludique que les trois oeuvres sus-citées, bien que moins approfondi dans la philosophie. Mais la comparaison est inévitable, surtout pour Zamiatine et Huxley.
De plus, certaines choses m'ont semblées ridicules: le fait de dire "marxdi" au lieu de mardi, par exemple. Juste parce que le système, dans l'histoire, utilise notamment les écritures de Marx. Ok... mais... non. C'est grossier comme approche, on dirait que l'écrivain a écrit ce qui lui passait par la tête sans prendre du recul.
Certains passages sont très violents, c'est souvent glauque sans illustrer grand-chose. On a l'impression qu'Ira Levin cherche surtout à s'amuser et prendre le lecteur avec lui dans son délire, plus qu'à construire un univers crédible, et ne fournit pas beaucoup de matière à réflexion, le comble pour un roman d'anticipation.
Si la plume est agile, ce n'est pas très divertissant pour autant. Levin joue surtout sur le côté répétitif, les cercles vicieux contre lesquels le héros ne cesse de mener une lutte acharnée pour s'en sortir. On comprend que c'est volontaire, mais ça en devient lourd par moments, de lire et relire les mêmes phrases, les mêmes descriptions.
Puis il y a les derniers chapitres, alors là c'est la fête du slip. Je ne veux pas gâcher la surprise à ceux qui ne l'ont pas lu (qu'est-ce que vous foutez-là d'ailleurs, lisez les livres avant de lire des avis, c'est mieux non?) mais on part vraiment dans du n'importe quoi.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas conquis. Loin d'avoir passé un mauvais moment de lecture, j'en suis encore à me demander pourquoi j'ai passé quelques heures de ma vie à plonger dans ce truc inutile, avec sa violence abjecte qui n'illustre rien, sa SF de bas-étage et sa dystopie déjà-vue qui, en plus de ne rien apporter de neuf, n'offre pas au lecteur d'imaginaire riche.
Je retiendrais donc qu'Ira Levin écrit bien, mais que j'aurais sûrement mieux fait de lire Rosemary's Baby à la place. On verra bien si celui-là vaudra le coup.
Créée
le 8 nov. 2016
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