Entrée-plat-dessert (sans viande s'il vous plaît)

Le postulat de départ, comparer les abattoirs aux camps d'extermination, peut sembler un peu provocant ; il va sans dire que c'est avec beaucoup de circonspection que je débute la lecture.

Entrée...
Force est de reconnaître que la réflexion est étayée et ne manque pas d'intérêt. Les premiers chapitres, rappelant l'évolution des conditions d'exploitation des animaux, sont particulièrement durs.
Là où je craignais que l'auteur ne cède à la facilité et sombre dans le pathos, il se réfrène et présente une chronologie organisée et factuelle, qui met immanquablement mal à l'aise - nous confrontant à une réalité qu'on préfère souvent oublier.

Plat...
L'analyse des mécanismes de déshumanisation de l'homme, évoqués dans la deuxième partie, est plutôt intéressante, même s'il est inquiétant de voir à quel point ce "fonctionnement" s'est répété lors de toutes les guerres et génocides. (Pour le coup, il n'y a pas de "bons" et de "méchants" ; tout le monde en prend pour son grade, y compris les américains avec l'éradication des indiens, ou les grandes nations européennes du temps de la colonisation...)

Dessert...
J'ai néanmoins regretté la tournure que prend ensuite le livre avec une troisième partie un peu faiblarde.
J'ai eu l'impression d'être face à une accumulation de témoignages ennuyeux et peu convaincants, émoussant la réflexion entamée dans les premières parties.
J'avoue que je m'attendais à beaucoup plus, surtout au regard du démarrage "coup de poing" de l'ouvrage.
Il en va de même pour la conclusion, décevante.
Plutôt que de pousser le lecteur au questionnement, elle boucle le livre deux phrases d'une absolue platitude et pleines de bons sentiments, me laissant l'impression de lire une rédaction finie dans l'urgence.

Finalement, j'aurais juste du prendre un café.
Pish
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le 4 avr. 2012

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