Variation littéraire d'un thème cinématographique
Le « Zombie Movie » est depuis des lustres un genre efficace et extrêmement populaire au cinéma (de « ZOMBIE » à « 28 semaines plus tard »…) et je dois bien avouer en raffoler. Je pense que nous avons tous vu un mec se faire bouffer à l’écran. Et pourtant qui a lu de bons romans mettant en scène nos chers morts vivants?
C’est, je crois, le second livre qui traite de ce sujet que je lis (excepté quelques tomes de Walking Dead, mais ça compte pas dans la mesure où les arts graphiques sont une catégorie encore différente). Le premier était « Le manuel de survie en territoire zombie de Max Brook » qui consistait à reprendre tous les clichés des films et à tenter de rédiger un ensemble de solutions pour chaque situations, plus ou moins ubuesques, avec une présentation des armes, des moyens de fuite, bref plutôt un guide, voir un catalogue que la narration d’une histoire (principe du roman me semble t’il).
Ensuite je suis tombé sur ce livre d’Andrevon, auteur prolifique qui a traité bien des sujets avant de s’attarder sur les non vivants.
Le récit est extrêmement classique : campagne française, petite famille banale heureuse avec enfant (une petite fille)… Le quotidien classique avant que les morts se mettent à se régénérer. Ce bon père de famille va progressivement devenir fou. Drôle d’idée me direz vous mais dans ce genre là ça arrive souvent.
Bref la cellule familiale explose bien évidemment, et notre père se retrouve complètement seul et désemparé. Personnellement, si ma femme et ma fille recueillent ma belle mère (morte depuis dix ans) à la maison je ne donne pas cher de ma santé mentale!!!
Littéralement lâché dans la nature hostile, le père erre jusqu’à ce qu’il tombe sur une caserne transformée en camp de réfugiés peuplée d’individus pas toujours aussi disciplinés que prévu.
Rien de vraiment original dans la structure narrative, si ce n’est une approche un peu différente des morts: en effet ceux ci se réveillent presque inoffensifs avant de chercher progressivement à sucer le cerveau des humains vivants (souvenez vous de votre belle mère).
Je pourrais vous dire qu’on se rapproche des zombies façon Romero (lents, dangereux uniquement en bandes bien loin du standard de « 28 jours plus tard » et autre) mais le but n’est pas de comparer les « styles » de chacun des réalisateurs friands du sujet.
Le texte est bien écrit et j’ai pris du plaisir à suivre l’évolution mentale et physique du héros qui se transforme en tueur de zombies un peu malgré lui. Les personnages apparaissent et disparaissent assez vite ne laissant aucune forme d’attachement possible: chaque potentielle connaissance, chaque nouvel(le) ami(e) peut « mourir » quelques pages plus tard et vous risquez d’ailleurs de les croiser…
Traiter ce thème purement cinématographique et visuel par la littérature m’a, dans un premier temps, surpris mais le résultat est divertissant et à la hauteur. Andrevon est doté d’une bonne plume, abordable et le récit déroule tout seul. A lire pour les amateurs de chair fraîche qui veulent (re)découvrir « le mythe » autrement que sur un écran.
TLBH