L'univers gagne en profondeur et il faut s'accrocher

La complexité de l'univers crée par robert Jordan prend encore des couches supplémentaires, et il va falloir commencer à bien s'accrocher. Le nombre de personnages devient très important, les cultures développées s'accumulent, et on part sur un livre qui s'engage dans quatre trames principales à suivre : Rand qui part dans le désert des Aiels accompagné de Mat, Moiraine, Egwene et Aviendha; Perrin, Faile et Loial qui retournent aux Two Rivers; Elayne, Nynaeve et Thom qui partent à Tarabon; et enfin Min qui reste à Tar Valon avec Siuan Sanche.

C'est là où le tome précédent gagne un peu plus sa place, car nous avons maintenant des groupes séparés et sommes donc plus attachés à des personnages dont on comprend mieux les enjeux. Rand reprend un peu plus le devant de la scène, et surtout commence à prendre du poil de la bête. Après s'être laissé dirigé pendant une grande partie du début de l'histoire, la transition du tome trois et développé ici lui permet de commencer à devenir un peu plus le Dragon Reborn et leader qu'il est censé être. On se retrouve tout de même avec une histoire non plus centrée sur un personnage principal mais vraiment axée sur plusieurs personnages, ce qui est une belle prouesse d'écriture et une réussite dans l'ensemble.

Quatre trames assez inégales mais plutôt bien menées tout du long. Le livre dépasse les 900 pages et ça commence à devenir vraiment intense. Beaucoup de choses à intégrer, toujours des soucis de longueurs qui nous perdent sur des détails sans importance, des évènements importants passés trop rapidement, les mêmes problèmes avec la relation homme-femme (on commence à avoir l'habitude). Le livre est dense et il se passe beaucoup de choses, et ce dans les quatre trames. Beaucoup de personnages connus et nouveaux à suivre, lieux à découvrir, cultures à assimiler : il faut s'accrocher.

On en apprend encore plus sur les Aiels, ce peuple central dans le développement de l'histoire et du passé de Rand. Le livre est d'ailleurs très orienté sur cette partie. Les Aiels étant un peuple qui a une culture vraiment différente du reste, il est nécessaire d'y passer du temps pour mieux les comprendre.

Bref, l'univers de la Roue du Temps fait son bout de chemin, et pour l'instant Robert Jordan tient ses promesses et nous livre un monde de plus en plus vaste, riche et passionnant. On a toujours envie d'en savoir plus et malgré tous ces nouveaux développements, on sent qu'il a encore sous sa manche un paquet de choses à nous dévoiler. On lui pardonne alors ces maladresses répétitives.