La narratrice (qui est le double évident de l'autrice) raconte sa jeunesse autour du personnage de Jacques, son beau-père, le "perdant magnifique" qui donne son titre au livre. Avant d'être magnifique, il est perdant surtout. Jacques est entrepreneur à Abidjan, mais ça ne marche pas, sans qu'il rabatte rien de ses rêves de vie bourgeoise ; il est fantasque et autoritaire, exaspérant et séduisant. Le personnage de Jacques reste cependant dans l'ombre de ce portrait contradictoire. On voit mieux la mère, bourgeoise déchue et malheureuse qui s'invente un combat à travers cette vie conjugale décousue.
Le meilleur de l'ouvrage, à mon sens, c'est l'évocation de la relation ambiguë qui lie la narratrice à son beau-père, faite d'amour et de mépris, d'attirance et de rejet.
Un petit livre, un livre mineur, comme il y en a tant sur la famille aujourd'hui, qui n'est pas sans charme, mais que j'aurais voulu moins impressionniste, un peu plus développé.