« Punk, queer et révolté. » Il ne m’en fallait pas plus pour me donner envie de lire Une pieuvre au plafond, le premier roman de Melvin Mélissa. Punk, je le suis depuis mes 14 ans ; rejetant sans réserve le schéma hétéronormé que la société veut nous imposer depuis des siècles, je ne peux que soutenir le mouvement queer ; et je ne vais pas vous énumérer ce qui me révolte dans ce monde qui part en sucette, la liste serait bien trop longue.
Dans ce premier roman solaire malgré son sujet, l’autrice aborde donc des sujets qui lui tiennent à cœur en narrant la vie de Sibylle et Simon, deux « déglingués » qui vont voir leur vie transformée par leur rencontre avec Haroun. Le couple va alors se muer en trouple, et le polyamour va être célébré. Mais la drogue va quelque peu compliquer l’équation. Et ce qui m’a plu dans ce livre, c’est d’abord la langue de Melvin Mélissa, à la fois riche et populaire. Ajoutez à cela des descriptions modernes, c’est-à-dire courte mais détaillée, et, avec les personnages paumés mais attachants, vous obtenez un roman qui sort véritablement du lot.
J’ai lu ici et là des papiers qui qualifient Melvin Mélissa de Virginie Despentes du nord. Si je peux comprendre la tentation de la comparaison, je pense que cette dernière est par trop simple et réductrice. Il y a indéniablement des ressemblances entre les deux univers (notamment la prédominance des références musicales pointues), mais le style de la primo-romancière est, à mon sens, encore plus sec que celui de son aînée.
Un très beau roman qui, entre autres, tord le cou à l'amour hétéronormé et monogame que l'on nous vend depuis des siècles comme le seul modèle digne de respect, et rien que pour ça il faut le lire !