C’est toujours avec le même plaisir qu’on retrouve le grain de folie de Mathias Malzieu, toujours avec le même bonheur qu’on se laisse emporter par sa plume alerte et fantasque. Il sait faire appel à l’enfant qui reste en nous, à sa capacité d’émerveillement.


Une sirène à Paris est un conte moderne et poétique. Nous sommes en juin 2016, à Paris. La seine est en crue, la Tour Eiffel a les pieds dans l’eau. Gaspard, notre héros, est un grand enfant de quarante ans (et quelques). Artiste, fantasque, sensible… mais aussi maladroit (son père dit de lui qu’enfant, il a été mordu par Pierre Richard et a contracté la « Pierrerichardite »). Surtout, Gaspard est un surprisier : il appartient à cette sorte de gens qui font en sorte de ré enchanter le monde. Il ne veut pas imaginer un monde meilleur, il veut surpriser le nôtre.


Sylvia, sa grand-mère était comme lui, elle qui avait ouvert le « Flowerburger », une péniche sur la seine où, si vous connaissez le mot de passe, vous pouvez accéder à la cale et à ses secrets, ses hamburgers aux fleurs et son voice-o-graph (une sorte de cabine photomaton mais qui permet d’enregistrer des vinyls).



L’ingrédient magique, c’est l’amour. Car il permet la cristallisation du rêve. Saupoudrez le tout d’une pincée de surprise, et votre vie aura un goût exquis ! disait Sylvia.



Sauf que Gaspard a le cœur brisé, que les affaires ne vont pas fort, que Camille, son père, s’apprête à vendre le Flowerburger. Pas facile de surpriser le monde dans ces conditions… jusqu’à ce que le monde mette Lula sur la route de Gaspard. Lula est une sirène, la dernière de son espèce.


Une sirène à Paris est enchanteur et surprisiant, truffé de références musicales et culturelles, de personnages déjantés, haut en couleurs. Une histoire qui parle d’amour mais aussi de deuil, de rêve et de nostalgie. Un roman poétique et sucré qui se déguste comme une friandise, mais aussi un roman chantant.


D’ailleurs, Dionysos oblige, vous avez évidemment une BO à écouter en le lisant : https://www.youtube.com/watch?v=HzQHB-udAw0

zemoko
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le 8 mars 2019

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Arnaud Malon

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