Vuillard maîtrise toujours autant l'art de saisir la guerre et ses ramifications économiques et politiques. Ici dans la colonisation, sujet dont il traite régulièrement comme dans Congo ou Conquistadors. Il est très fort pour dresser à la ligne claire une bourgeoisie boursouflée, ventripotente, ridicule avec en filigrane une dénonciation de ses héritiers qui nous gouvernent.
Cette écriture de l'archive et du supérieur bourgeois traité au napalm de la plume me plaît.
Mais je regrette qu'elle ne laisse pas plus de place à l'autre camp dont les Viet Min sont juste esquissés comme des figures lointaines et ainsi qu'à la chair à canon de 1ère ligne française traitée aussi de loin.
Ce qui aurait amené un peu plus de chair et oui.
Donc je crois que ce livre aurait mérité peut être plus de 120 pages pour être plus qu'un récit pamphlétaire et politique.
Il ne prétend peut être pas être plus.