Antonin Artaud, l’homme aux multiples facettes. Il fut acteur, écrivain, poète, dessinateur ou bien encore essayiste. Il publie « Van Gogh, ou le suicidé de la société » en 1947, à l’occasion de l’exposition de 1947 au Musée de l’Orangerie consacré au peintre hollandais. Un hommage vibrant, consacré par Artaud, qui lui comme Van Gogh, fut envoyé dans un asile psychiatrique. Le thème de la folie est au centre de cet essai, et l’auteur interroge la société qui condamne les génies en les enfermants dans la folie. Selon l’auteur, la folie est la manifestation du génie, il prend ainsi exemples de nombreux auteurs qui valident son idée : Baudelaire, Edgar Allan Poe, Nietzsche et bien d’autres. Cet essai, c’est une accusation envers la médecine, Artaud fustige les médecins en affirmant même qu’on ne peut pas être médecin et honnête homme. Mais il semble que cela ne soit pas la volonté première de l’auteur. En effet, avant tout cet essai c’est un éloge envers le peintre, et dans un style imprégné de poésie, l’auteur exalte le peintre et son style. Van Gogh, le peintre de tous les peintres, qui a su dépasser la peinture. Les paysages qu’il peint sont révélateurs, il parvint à faire « transpirer » la nature sur sa toile. Hommage à un artiste qui ne vivait que pour son art, et que la société a empêché de vivre. Or lorsque l’on voit sa dernière toile, « Les corbeaux », dit Artaud, on ne peut pas imaginer une autre fin à l’histoire du peintre.