Emerveillement.

Le Vénézuela à la fin des années 1990, dans la collection Hermé, qui associe de jolies photographies à des textes lyriques qui décrivent les pays un peu "à la papa", à base d'autochtones proches des réalités de la vie et authentiques.

C'est tout de même instructif, et je ne peux m'empêcher de saliver en lisant ce livre, tout en étant conscient que je n'irai sans doute jamais au Venezuela, pays où le taux d'homicides par habitant est un des plus élevé au monde.

Chaque chapitre est entrecoupé de portfolios pas forcément lié, mais avec des photographies sublimes de Gérard Sioën. Le premier chapitre, assez indigeste, retrace l'histoire du pays, avec les passages obligés : Miranda (dont la biographie est gonflée au point de faire perdre de vue que l'on parle du pays), Bolivar bien sûr, puis la succession de golpe habituels (hélas) dans les pays d'Amérique du Sud, tels que l'a bien décrit Garcia Marquez dans Cent ans de solitude.

Le chapitre suivant insiste sur l'urbanisme sans âme de Caracas, qui a détruit dans les années 1950 l'Art-Déco exubérant qui semblait se développer dans les années 1920-1940 après la découverte du pétrole à Maracaïbo.

Le chapitre sur les Andes est fascinant et décrit des environnements assez autarciques et enclavés qui me font rêver.

Le chapitre sur les Llanos décrit d'abondance la vie des rancheros qui parcourent ces plaines de savane entrecoupées de fleuves garnis de crocodiles avec leurs énormes troupeaux.

Les derniers chapitres sont plus courts et laissent davantage la place aux illustrations : un chapitre sur les côtes, un sur les îles (avec un retour sur le passage de Colomb dans la région), un sur le grand sud avec les tribus amazoniennes, dont les fameux Yanomami, rencontrés par Humboldt, qui récoltent le curare.

Ce livre a parfaitement rempli sa mission : me faire rêver et me donner envie de lire quelques livres de plus, dont les carnets de voyage de Humboldt, qui ont l'air proprement fascinants.

A défaut d'aller dans ce pays si atypique, moins andin que caribéen, foisonnant, coloré, divers, comptant les endroits parmi les plus isolés au monde, je me laisse intoxiquer par un exotisme facile qui me fait du bien en ces temps de deuxième tour de l'élection présidentielle la plus rance qui soit.