Again
8.7
Again

Morceau de Archive (2002)

Jean Leloup à écrit dans une de ses chansons : " j'ai des grands instants de lucidité". Je comprends et il m'arrive périodiquement d'avoir de ces moments qui me pète à la gueule comme ça, sans crier gare. Pour quelqu'un d'accompli et heureux ( petits oiseaux qui chantent...) cet état peut être agréable. Pour un autre, il s'agit bien plus d'un chemin de croix que d'une mise à jour. Et pour je ne sais quelle raison, la croix que je dois traîner ( image) semble en acier plutôt qu'en bois creux. En résumé, choix - direction - autre choix- autre résultat-etc. On arrive donc à une destination selon nos options du moment. Et je n'aime pas du tout le portrait...


Comme je fonctionne aux feelings, il est important de souligner que la pièce ne correspond nullement au sujet. Elle n'est qu'un véhicule pour démontrer la grisaille qui en découle. Faut justement écouter ne serait-ce que l'ambiance pour réaliser le désarroi qui s'est imprimé dans une tête aussi lourde que la mienne. Ne nous mentons pas. C'est triste en @#$_& et je pèse mes injures. Le temps a passé, j'ai un bagage de mots et d'idées qui débordent, humainement, j'ai pu constater à quel point il y avait divergences entre eux et moi, mais, malheureusement j'en arrive à un constat d'échec à trop de niveau pour essayer de me faire croire que ça en vaut la peine...


Avec du recul, possible que mes ruptures amoureuses m'aient détruit de manière très lente. Je suis quelqu'un qui absorbe à retardement. Sur le moment, je m'en sors. Mal mais je m'en sors. Par contre, bien que l'essentiel métro boulot dodo se fasse adéquatement, il y a bel et bien une tangente d'auto destruction qui prend forme ( lire ici que depuis ces ruptures, je n'ai absolument pas prit soin de moi du tout. Mais vraiment pas...). Je suis aussi quelqu'un qui relativise. Or, parfois, j'essaie de conclure que tout n'est pas si merdique. L'autruche ne ferait pas mieux comme voile sur les yeux. J'insiste d'ailleurs sur le voile pour une raison particulière. Lorsqu'on se fout la tête dans le sable, on a l'impression que le ou les problèmes disparaissent et que le temps se met sur pause simultanément. Grave erreur! Le temps continue et la merde demeure présente. Ce n'est pas parce que l'autruche à la tête enfoncée qu'elle ne peut pas se faire mordre le cul par un prédateur ( ce dernier étant le temps...).


Ensuite, il y a la lassitude reliée à l'incompréhension qui pose problème. Bien que je sois de nature empathique, bon nombre de comportements étrangers à ma nature personnelle viennent chercher ma fibre agressive et impatiente. Du coup, bien que je tolère la majorité de ces agissements, il n'en demeure pas moins que je suis affecté par l'extérieur et que l'inconscient l'enregistre devenant alors plusieurs petits irritants cumulés. Résultat des courses, je m'enferme dans mon monde, aigri, seul, prêt à défoncer la gueule de mon miroir. Je n'y comprend rien à tout ce chahut qui tourne autour de moi. D'accord, j'ai fait de mauvais choix, mais l'essence même de l'humain, elle, je n'ai rien à y voir alors quelles étaient mes options, bordel...


Puis, il y a des combats que je ne peux contrôler et qui viennent me faire chier. Théoriquement, à ce que j'ai appris en psychobiologie, il semblerait que mon système de défense soit faussé. Ainsi, mes globules blancs ( anticorps) se battent contre... mes globules blancs. Du coup, je suis en éternel combat contre moi-même. Une peau qui démange s'avère le résultat final. On m'a aussi affublé d'une libido convenable reliée à une testostérone qui ne s'équilibre que très rarement avec les attentes féminines dû à une physionomie paradoxale. On perçoit un "bad Boy". Gros,grand, large, intimidant. Mais une feuille de papier à l'intérieur. Théoriquement je suis trop doux pour la meute. Malgré une férocité hors norme mais retenue. On m'a aussi fait brillant. Cependant, chacun des choix que j'ai pu faire m'a irrémédiablement mené à un autre paradoxe. Ce que j'ai pu étudier au domaine supérieur ne me sert pas ou plus dû à une conjonction de facteurs contradictoires. Pour vivre de mon travail, il aura fallu choisir de me salir les mains bifurquant vers un métier physique, manuel. Pourtant, le choix d'études supérieures à été fait afin de justement éviter d'avoir à le faire. La conjoncture actuelle de notre société ressemble d'ailleurs étrangement à ma nature qui se combat elle même. Rien à chier de comprendre les gens, de les aider, d'être une ressource pour des âmes en peine. On offrira un salaire de misère dans ce domaine. Mais, pour tourner en rond sur une glace en tant qu'operateur de machinerie, le salaire sera suffisant ( suffisant, pas élevé) pour faire un bout de chemin...


Pour toutes ces raisons, je n'ai plus le goût de rire. Je m'ennuie ici, en ce bas monde. Je comprends que dalle à l'amour ni à faire des bénéfices dans un quelconque métier où même à la limite, dans l'illégalité. J'ai choisi des avenues qui ont menées vers une insuffisance envers mes enfants. Maintenant, devant le miroir, je réalise le vide. Un néant créé par une absence de rigueur face à moi-même. Je n'ai plus le goût de jouer, la partie ne me plaît pas. Promis à un avenir de papillon, la vie m'a plutôt enfermé dans le cocon sans m'en laisser sortir.


Et comme la chanson le demande : " will i laugh again...". Quelques temps, quelques instants. Simplement laisser voler le papillon une fois où deux. Avant de partir...



Jean-francoisBohémie
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le 3 sept. 2025

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Johnny B

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