SOAD voulait le titre suicide pour cette chanson. Toutefois, le label craignait une mauvaise presse pour l'utilisation du mot. Or, le groupe à décidé de faire un mélange des genres et à utilisé chop suey afin de faire un pied de nez à l'auditeur et à leur maison de disque. Ce repas étant un "touski "( lire ici tout ce qui), il représente l'allure de la chanson par ses changements fréquents et variations de tout acabit. Le succès est arrivé presque automatiquement dû à une hargne sarcastique enveloppant la presque totalité de leurs albums. J'ai une théorie qui concerne Metallica et leur album St anger. Voyant la tendance se diriger vers un métal différent avec un Toxicity grimpant dans les chartes, ils ont voulu faire un album semblable et se sont royalement plantés. C'est un autre dossier...
Une panoplie de blagues à prit naissance en lien avec les paroles lancées à une vitesse fulgurante. Il faut toutefois noter ce qu'elles disent pour comprendre qu'on intervient dans la sphère du masque. On se farde, on se maquille, on fait semblant souvent pour cacher une détresse psychologique qu'on interprète comme étant une faiblesse, une tare, digne de mériter les jugements péjoratifs des autres. D'ailleurs, le changement de ton au refrain inspire la souffrance que les couplets tentaient de cacher. C'est justement ce changement drastique qui a surpris les auditeurs et les a dirigé vers ce groupe. Ils dénoncent, ils ont le sarcasme faciles, ils réussissent des twists d'ambiance avec une rapidité déconcertante et en plus, l'amalgame arrive à être accrocheur. Dommage qu'ils aient arrêté...
Puis, une troisième approche fait rage au dernier tiers. On balance la sauce avec agressivité des deux côtés des vocalises. L'un beaucoup plus débile que l'autre qui assure majoritairement le clean et les harmonies en hauteur. Le résultat frappe fort et est apparu comme une bouffée de fraîcheur dans un milieu ou beaucoup se ressemblent à travers le paysage métal. Par contre, le plus important dans ce dernier tiers s'avère la référence religieuse. On y cri le mot "father" de manière plaintive et agressive afin de rejoindre Dieu, comme Jésus a pu le faire sur la croix 2000 ans plus tôt. On y va dans le questionnement paternel, à savoir, pourquoi il nous a abandonné. Et, c'est justement là que le bas blesse...
Le suicide correspond logiquement à abandonner la vie. Pour diverses raisons, des pensées comme: " je ne suis plus capable, j'abandonne, c'est assez pour moi...", seront prononcés par celui qui décide de mettre fin à ses jours. La vie d'alors n'a plus le sens qu'on a voulu lui donner et pour cette raison, on abandonne le projet nommé la vie. On balance tout et on part sans se retourner un peu à l'image du marin qui jette l'ancre à la mer (Ou les passagers par-dessus bord, selon vos envies). Ainsi, le mental de celui qui décide de partir aura vraisemblablement des allures de chop suey...
La chanson a eu un réel succès et je comprends pourquoi avec le recul. Le groupe a réussi un tour de force monumental par sa capacité à mélanger plusieurs aspects tout en restant cohérent. L'humour, la rage, le sarcasme, la vitesse, la tristesse, les harmonies, la religion et j'en passe afin d'arriver à une œuvre métal creative et différente. Et, je m'en confesse, pour y avoir déjà penser, c'est exactement ce qui se passe dans la tête. Un chop suey d'idées, de pensées, de souvenirs, d'un sauveur, de la colère... Parce que le poids de la vie représente une trop lourde croix à porter tout en sachant qu'au fond, même en appelant le ciel, personne ne viendra nous sauver. De nous même...