Si j'avais su...

Tout petit, je savais déjà pertinemment que j'étais différent. Beaucoup de rêveries souvent impossible à réaliser mais qui pourtant demeuraient dans mon for intérieur. L'héroïsme était le premier qualificatif que je voulais avoir comme badge. Malheureusement, regarder une lumière avec les yeux plissés pour envoyer des rayons laser comme superman ne donnait pas de résultat tangible. J'ai donc du faire une croix sur mon rôle de super-héros.

Ensuite, en grandissant un peu, Certains conflits vinrent me heurter mais surtout heurter mes convictions. Je faisais partie des gentils et ceux-ci, curieusement, attirent les foudres de l'autre camps. Encore pire, certains gentils prenaient la part de l'agresseur. Par peur, par lâcheté, par désir de se fondre dans la masse et malgré une conscience travestie, faire partie du groupe peu importe les conséquences. Pas moi . Jamais. Et, je devais souvent faire cavalier seul. Peu importait. Selon moi, j'avais choisi le bon camps...

J'ai grandi. Et je voyais que le monde changeait autour de moi. Les femmes préféraient de loin les trous du cul qu'un ersatz de héros autoproclamé. A vrai dire, à mon grand désarroi, je n'étais rien d'autre qu'une merde à leurs yeux. Il me fallait donc un bouclier pour me protéger. Je choisi donc les mots. Le bon mot peut assommer l'adversaire dans un argumentaire. Et un peu plus tard, la psychologie. Si je comprends l'autre et trouve sa faille, je pourrai attaquer. Au debut, ça fonctionnait plutôt bien. Même qu'à une certaine époque, certains m'adulaient pour les prouesses mentales que je pouvais réaliser... Pourtant, je me retrouvait seul dans mon camps lors de la tombée de la nuit. On me disait sauvage même si je défendais une cause noble comme la protection de mon enfant, d'un plus faible ou même ma propre identité. Et j'en étais malheureux. Comment les gens peuvent-ils ne pas voir ce que je voyais. Peut-être était-ce moi le problème ?

Après 4 décennies, j'ai abdiqué. J'ai carrément abandonné mon rôle. Premièrement parce que tout le monde s'en fout de mes critères. La méchanceté gratuite fait office de virilité pour la masse et provoque chez les gentils une triste rage interne qui peut mener à 2 choses. Soit une soif de vengeance qui pourrait mener à une violence inouïe si les fils se touchent. Ou, à l'autodestruction avec une balle dans la tête pour les impatients ou encore une extinction lente de nos capacités par les abus de toutes sortes et l'isolement qui vient avec l'abandon de convictions profondes.

Keane, malheureusement, l'a bien comprit. Pourquoi tous ces gens autour ont ils changé ? Quels neurones de mon cerveau n'ont pas fait le travail ? Le plus triste dans toute cette merde est que je suis convaincu que j'ai fait le bon choix en quittant le monde environnant. Pas complètement puisque que je suis encore ici( mais tellement peu, je vous jure...). Je demeure ici pour la forme ( mes enfants, rien d'autre). Mais sur le fond, je me rends bien compte que je n'ai pas changé du tout . Toujours cet espoir de pouvoir changer le monde à ma façon. Espoir anéanti assez rapidement lors d'essais sporadiques. Tout le monde s'en contre torche de toi, surtout si tu ne t'intègre pas dans le moule si merdique soit-il. Tout le monde a décidé de changer de valeur, de comportement, de philosophie afin de devenir mieux que le voisin quitte à l'écraser.

Enfin, certains diront que le problème m'appartient puisque je me retrouve seul avec mes conneries intérieures et mes belles pensée. Toutefois, si vous allez à la fin complètement de la dite chanson, le dernier "hannn" serait le petit cri représentant mon essoufflement de ce monde. Voulant probablement dire : " j'ai essayé bande de cons. " Mais, j'ai été vaincu. Totalement.

Parce j'ai décidé de ne pas changer. Mais tout le monde autour l'a fait. Mais je ne pourrai jamais... je ne me sens pas comme eux...