La Bamba triste
6.7
La Bamba triste

Morceau de Pierre Billon (2010)

Pierre Billon.
L’homme de l’ombre.

Poète francophone de son état, il a écrit pour les plus grands.
Tel Johnny Hallyday.
Mais si voyons, Jean-Philippe Smet.
Chacun des tubes du rockeur français ayant pour thème le moyen de transport connu sous le nom de motocyclette fut écrit par ce bon Pierre. Ça en fait une quantité honorable.
Quelques chansons d’amour aussi. Des belles en plus. A faire pleurer la ménagère, cette éternelle sentimentale.

Quand Pierre voit le stade de France se lever pour JP, il sourit et se dit : « c’est mon œuvre, ma fierté ».

Enrichir ses copains, c’est bien. Ça rapporte même de quoi manger. Et boire.
Mais ça ne fait pas un homme.
Pierre, comment l’en blâmer, veut ce qu’ils ont. La célébrité, la foule en liesse, les femmes.
Car jusqu’ici, il n’est connu ni d’Eve ni d’Adam. A peine cité dans les livrets de JP. En tout petit, dans les remerciements. « Merci à Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poto, t’as fait tout le boulot, t’as écrit mes chansons, moi j’ai pris les millions ».

Avec un talent pareil et une plume si aiguisée, faire son coming out artistique ne sera qu’une formalité.
Mais il faut frapper fort. Un coup, un seul. Un tube planétaire qui mettra en valeur chaque infime parcelle de son talent.
Il faudra de la bonne humeur pour grimper les marches du top 50. Une bamba.
Il faudra de la nuance, une noirceur subtile, humaine, belle à pleurer pour la ménagère. Une bamba triste.
Un titre universel, on vise l’international.

Pour donner du corps à tout ça, lui permettre de traverser les âges, il faut travailler le texte.
On se donne, on écrit quelque chose de beau, on n’hésite pas à se livrer. Le public aime les artistes maudits, simples, les loosers comme eux. Alors on en rajoute, on se plaint, on larmoie.
Mais avec le sourire.
La nuance oui la nuance.

Le plus important, la colonne vertébrale du succès. Un refrain radiophonique, que la ménagère reprendra avec ses enfants et son looser de mari le sourire aux lèvres.
Facile c’est la spécialité de Pierrot, le clown.

Puis il ne faut pas cacher ses influences, assumer son background musical, avouer son amour du grand Van Halen. Classe sur un CV.

Sans oublier les copains. Accordons un couplet aux frères de toujours. On y contera nos aventures, nos blagues de studios. Private joke comme disent les jeunes.

Bien sûr, un tel chef d’œuvre méritera le tournage d’un clip.
Il ya aura du sexe, le corps brulant de Pierre. Des femmes belles à tomber. En tout bien tout honneur.
Une chorégraphie aussi.

L’heure est venue de rentrer dans l’histoire.
-IgoR-
10
Écrit par

Créée

le 8 avr. 2014

Critique lue 194 fois

10 j'aime

16 commentaires

-IgoR-

Écrit par

Critique lue 194 fois

10
16

D'autres avis sur La Bamba triste

La Bamba triste
-IgoR-
10

CLAP

Pierre Billon. L’homme de l’ombre. Poète francophone de son état, il a écrit pour les plus grands. Tel Johnny Hallyday. Mais si voyons, Jean-Philippe Smet. Chacun des tubes du rockeur français...

le 8 avr. 2014

10 j'aime

16

La Bamba triste
Perce-Neige
1

Triste comme une bamba le soir au clair de lune

Je ne connaissais pas ce monsieur, Pierre Dilllon (honte sur moi!) mais au vu des 3 critiques trolls (qui se copient les unes les autres) sur lesquelles je suis tombée par hasard, ça voulait dire que...

le 10 août 2016

3 j'aime

1

La Bamba triste
ApoulaEden
10

Critique de La Bamba triste par ApoulaEden

Il faut savoir rire des choses qui... font rire, tout simplement. C'est pas une musique "commerciale" ou "musiquale", mais je pense que les mecs qui ont collaboré à la création de cette chanson...

le 1 nov. 2012

1 j'aime

Du même critique

Les Lumières de la ville
-IgoR-
10

Big City Lights

Il est facile de réduire ce City Lights à sa bouleversante scène finale. Elle le vaut bien cependant tant elle se fait la synthèse de ce que le cinéma muet a de meilleur. L’absence de parole est...

le 3 avr. 2014

68 j'aime

13

The Big Lebowski
-IgoR-
9

De temps en temps y a un homme...

Avec ce film, j'ai découvert l’œuvre des frères Coen. Il reste à ce jour l'un de mes favoris. Jeffrey Lebowski (Jeff Bridges), qui se fait humblement appeler "Le Duc", est un fainéant de première...

le 24 nov. 2013

57 j'aime

13

Les Premiers, les Derniers
-IgoR-
8

Feu ! Chatterton

Un ciel sombre, chargé. Au travers filtre un mince rayon de soleil. Bouli Lanners pose l’esthétique qui habillera son film d’un bout à l’autre. Un poing sur la table. Puis il pose ses personnages. Un...

le 30 janv. 2016

56 j'aime

26