Je ne savais pas que Lavilliers avait accompagné Clarika pour une superbe reprise de cette chanson. Le résultat est encore meilleur que la chanson interprétée uniquement par Clarika. La présence d’un deuxième chanteur, masculin, donne un autre rythme à la chanson, le résultat est peut-être plus pessimiste, même si l’amour reste là, sous la lune sanguine et les airs d’accordéon. La voix teintée de mélancolie de Lavilliers s’accorde bien avec la jeunesse, le dynamisme inquiet de Clarika.
Les thèmes abordés par la chanson sont forts. Qu’allons-nous devenir ? L’amour ou le bonheur peuvent-ils être éternels et résister à l’avance du temps ? Comment allons-nous évoluer ? Idem pour le partenaire, peut-on lui faire confiance ? Peut-on préserver ce que l’on a, ce que l’on vit, les sentiments d’un instant ou d’une période ? Est-on obligé de faire à terme le deuil de ces battements de cœur, de cette fébrilité des débuts ? Bref, peut-on lutter contre ce temps qui détruit tout ?
Cette incertitude même n’est-elle pas justement synonyme de l’impossibilité de fixer ce qui est, de le préserver ? Beaucoup de questions, donc, la passion qui s’accompagne d’un doute, le poids des certitudes, mais aussi la réalité de la vie, l’arrivée de la vieillesse et de ses conséquences, la tentation de l’infidélité. L’envie d’y croire, tout de même, même si l’on sent dans la chanson la nostalgie qui nous guette alors qu‘on ne fait déjà que commencer.
Bref, un très joli duo, un chouette morceau que je vous conseille d’écouter, ou voir ici :
https://www.youtube.com/watch?v=rRvC0d53wHw