La Face A de Meddle commence par un hurlement de vent, sombre et mystérieux. À noter que ce vent est une marque de fabrique du Floyd, qui servira de transition sur plusieurs autres albums du groupe par la suite, en particulier Wish You Were Here. Puis une basse, jouée par David Gilmour énergique et lugubre, s'installe pour annoncer l'explosif instrumental qu'est One of These Days. Elle sera rejoint par une autre basse (celle de Waters), un piano de Richard Wright passé à la cabine Leslie, ainsi que la guitare électrique de Gilmour, créant une introduction rythmique tout à fait engageante, qui donne tout de suite envie de taper du pied. C'est subséquemment un pont un peu expérimental qui prend le relais où l'on entend des effets audio légèrement insupportables, comme le vibrato qui fait ce du-du-du-du-du-du complètement flippant, et surtout l'une des seules contributions vocales de Nick Mason, passée au ralenti, qui grommelle "Un de ces jours, je vais te couper en petits morceaux!" Apparemment, le batteur l'aurait entonné en falsetto avant d'y appliquer les modifications sonores. Juste après part une section hard rock complètement déchaînée qui fait sans aucun doute partie des meilleurs moments de la discographie floydienne. Waters accélère le rythme, Mason tape comme un fou sur sa Ludwig, Wright ponctue le passage avec son orgue et, surtout, Gilmour nous offre un jeu de guitare agressif et exceptionnel, caractérisé par des cris stridents passés en feedback. Cet effort collectif est une réussite sans nom et tous les membres contribuent à nous donner envie de danser et de s'éclater sur cette outro totalement superbe et déchirante, qui devrait suffire à récompenser ceux qui n'ont guère apprécié le pont de la chanson.
Un morceau étrange, hard et déchirant!
10/10