Pain Is
7.2
Pain Is

Morceau de Alex Hepburn ()

Pain Is, une cuillérée de miel dans un sac de plâtre.

Il y a des chansons que l'on est heureux d'écouter, qui donnent envie de se renseigner plus amplement sur leurs interprètes, voire d'acheter carrément leurs disques. Pain Is, ballade mélancolique signée Alex Hepburn, fait partie de ces morceaux qui ont aiguisé ma curiosité, un peu comme l'avait fait en son temps You Had Me, de Joss Stone. Le souci étant que, parfois, ces découvertes sont trompeuses. L'opus Together Alone sorti en Avril 2013 intègre malheureusement ce concept.

Pourquoi me direz-vous? Certainement à cause de l'écart de classe séparant la piste 4 de cet album des onze autres breloques présentes sur le CD. Sincèrement, si j'avais découvert l'album via Under, single phare sans saveur, je n'aurais pas pris la peine d'aller plus loin dans l'écoute. Malgré cette voix.

Parce qu'Alex Hepburn, c'est d'abord une empreinte vocale extraordinaire, immédiatement reconnaissable. Un mélange de force maîtrisée et de fragilité assumée. Un perpétuel équilibre, entre des aigus à fleur de peau et des graves qui donnent un certain coffre à l'ensemble. La Janis Joplin des temps modernes, dont le look, l'attitude corporelle et le côté rebelle n'ont rien à envier à feu Amy Winehouse. Clairement, la native de Londres ne laisse pas indifférent.

Pain Is, donc. Je découvre cette chanson un peu par hasard, un après-midi marqué par l'ennui. Mon petit tour YouTube quotidien, à la recherche de nouveaux sons, du moins inconnus de mes oreilles. C'est la vignette qui m'a donné envie, avec la moue boudeuse d'Alex. Je clique, j'ouvre mes feuilles de chou. Une guitare pour seul accompagnement, et la Britannique (qui par ailleurs parle parfaitement le français) démarre sa performance. Sa voix m'estomaque, je suis littéralement bouche bée. Le couplet se déroule, dans la douceur, la tranquillité, mais je comprends vite que quelque chose va se passer.

Le refrain démarre, et le temps semble s'arrêter, comme pour mieux apprécier ce moment d'une intensité folle. Une force incroyable se dégage de la voix de la chanteuse. Haut perché dans les aigus, Alex Hepburn marche sur un filin sans jamais perdre cet équilibre si précaire, gardant une justesse de placement remarquable, avec un timbre pourtant difficile à maîtriser. De fait, toute la chanson alterne les passages haut/bas, de façon précise, limpide. On pense reprendre notre souffle sur le second couplet, mais l'Anglaise ne relâche pas cette force particulière. Elle enchaîne le second refrain tambour battant. La même énergie déployée, le même orgasme pour les oreilles. Le fait de n'avoir pour unique instrument une simple guitare sèche renforce cette sensation, ce sentiment de plénitude. Mention spéciale au pont précédant le dernier refrain, qui rajoute une couche de miel sur une partition pourtant déjà savoureuse.

Alors oui, j'ai eu envie d'acheter l'album après avoir écouté Pain Is. Je l'ai fait. Et ma déception fut à la hauteur de l'espoir suscité. De la pop-rock un peu fadasse, pas mauvaise mais manquant cruellement de personnalité. Mis à part l'objet de cette critique, Bad Girl parvient à tirer son épingle du jeu, les autres chansons semblant cruellement manquer de profondeur. C'est dommage, Pain Is était une promesse formidable. J'espère sincèrement qu'Alex Hepburn parviendra à nous redonner des morceaux de cet acabit. Sinon on risque bien de l'oublier. Et avec cette voix-là, ce serait vraiment dommage.
TontonBain
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Créée

le 20 janv. 2015

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