Critique de The Unforgiven par VRKL
"Nous vendons des œufs, et couic-couic y s'retournent !"
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le 30 janv. 2012
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Ce n'est pas nécessairement que la musique d'avant était meilleure qu'aujourd'hui ( enfin si, un peu...). Seulement, avant les années 2000, on devait travailler très fort pour obtenir la chanson ou l'album souhaité. En partant de ma génération,il y a eu les cassettes audio de 60 à 90 minutes enregistrables. Or, si on voulait obtenir une pièce gratuitement, il n'y avait que la radio pour y accéder. On devait alors s'assurer de l'espace restant sur le médium, positionner le ruban au bon endroit et faire preuve de patience et d'une certaine curiosité pour écouter l'annonceur radio déblatérer sa merde. Puis, préparer son doigt à se poser sur la touche " record" au moment exact où il ferme sa gueule et où la chanson commence. Plusieurs pistes? Répéter la marche à suivre. Une fois maitrisée, cette technique est disparue pour faire place au CD. Plus question alors de faire ce parcours du guerrier. Encore là, soit on achète le disque, soit on se rabat sur un moteur de téléchargement disponible à cette époque. Le plus populaire étant sans doute Limewire. Une fois trouvée, on téléchargeait le titre et on attendait...certaines fois 4 heures!!! Et aucune garantie qu'il ne s'agissait pas d'un canular, œuvre d'un comique partageant son humour douteux. Ensuite, sélection faite, on pouvait graver un disque. Or, on travaillait fort pour obtenir notre musique. On était alors porté à l'apprécier plus. La facilité déconcertante avec laquelle on obtient tout instantanément de nos jours donne une musique jetable après consommation, un peu à l'image des couples actuels...
Avant, il y avait aussi la découverte. Moins accessible, on devait attendre à la dernière minute, la sortie du prochain morceau de notre groupe favoris. Ainsi, jamais je n'avais connu un James Hetfield vocalement doux comme c'est le cas ici et dans nothing else matters. Une surprise que bon nombre ont décrié et qui pourtant, à mon avis, change la perception erronée que le métal n'est que pour les brutes assoiffées de sang. Il y a un humain derrière le personnage. D'ailleurs, quelque chose de digne, de humble et de touchant ressort de la voix grave mais douce du chanteur. Chaque chose suppose son contraire ( Jung). Évidemment, on laisse la place à la voix rocailleuse en ratio 50/50. Toutefois, c'est ainsi que j'ai pu m'identifier à la bête. Mais aussi à l'homme sensible caché derrière.
Le groupe a d'ailleurs été traité de tous les noms pour être entré dans le monde des vidéoclips. Un groupe underground doit impérativement demeurer dans l'ombre, anticonformisme oblige à peu près au même titre qu'un homme ne doit pas pleurer ( cromagnon style). Qu'à cela ne tienne, ils ont fait à leurs têtes et nous ont pondu One, en premier lieu. Puis vint l'album noir intégrant la présente pièce. On y verra alors un vieil homme chétif, chercher la clé lui permettant de sortir de ce qui semble une grotte. Ce n'est qu'à sa mort qu'on verra une clé descendre vers lui, trop tard mais lourd de sens. Et c'est justement cette image parabolique qui se reflète dans le titre de ma critique. Ceux qui me suivent comprendront mes propos ( 2 fidèles lecteurs toutes plate-formes confondues). Je n'y comprend rien de ce monde. Je ne sais pas à quoi je sers, où je vais et pourquoi je le fais...
Il s'agirait donc de la clé de la compréhension? Et l'ironie du sort ne nous la transmet qu'à la fin seulement? Vivre avec sa culpabilité de ne pas avoir vécu ( Unforgiven) tout en essayant d'être ce pourquoi on a été conçu? J'illustre ceci en me prenant comme exemple ( pour une fois au moins être le personnage principal de quelque chose...). Depuis l'adolescence, je demeure convaincu que ma voie se rapporte à l'écriture. Pourtant, en étant exactement 3 fois plus vieux, je réalise qu'il n'en est rien sinon une catharsis personnelle. Pas de lecteur, pas d'encouragement notable me poussant à continuer, pas de récompense réelle s'y rattachant. Au mieux, un héritage pour mes enfants. C'est à se demander quelle était donc ma voie? Peintre? Avocat? Éboueur? Mis à part l'eau ( depuis plusieurs années, peu importe où j'atterris, je suis en contact avec l'eau et ce sans exception aucune. Même en étant intervenant psychosocial, on m'a affecté au nettoyage de la maison transitoire, la nuit, devant m'occuper de nettoyage léger) qui semble avoir une importance dans mon destin, je ne vois aucune raison particulière pour être sûr terre. J'y comprends que dalle et ce depuis l'âge d'environ 4 ans. Comme si mon cerveau d'enfant se disait carrément " what the fuck".
On a affaire ici à une masterpiece. Personne ne fera ou n'a fait une chanson ayant cette portée. Plusieurs chansons antérieures le sont aussi ( Master, One, Sanitarium, Fade to Black) à travers leur carrière. Pourtant, celle-ci à ce je ne sais quoi d'authentique, de vulnérable sachant que Metallica représentait un monstre du métal a l'époque. D'aller à contre courant, de s'exposer de la sorte, il faut avoir des couilles. N'en déplaise à ceux qui disent le contraire. Je chante une semi ballade alors que je suis à l'apogée du métal? Respect. Ça, c'est être anticonformiste.
Malheureusement , malgré une forte impression laissée sur moi, la parabole de la clé reste en suspens. Étant un impatient de nature, je cherche constament la raison de ma venue. Visiblement, ce n'est pas l'écriture. Même le plus mauvais acteur arrive à attirer un public que ce soit sur tik tok ou ailleurs avec un millier d'abonnés. À travers des chansons, livres et essais, critiques et poèmes, on ne m'aura pas vraiment lu. La raison me dit d'arrêter. Le coeur continue. Probablement que je connaîtrai la réponse uniquement lors de mon départ. Comme le dit la chanson :
" Nevers be, Never see"...
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Créée
le 4 sept. 2025
Modifiée
le 5 sept. 2025
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le 30 janv. 2012
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