En 77 ou 78 les Stranglers ont sorti l'immémorable "no more heroes " qui faisait la part belle à la fin des idéaux communistes, les vrais, pas le stalinisme, on parle de Trotsky, de Lénine, de sancho Panza. À cette époque il font un constat que la plupart ont au cœur : le communisme à menti parce qu'il n'est qu'une idée, un idéal. Dans les 90's les Libertines sortent ce titre plus intimiste, dans la lignée des dandys des années 20 mais qui est très teinté punk. Donc élégance et désespoir, par l'illustre Peter Doherty francophile et amateur d'Oscar wilde, élève brillant, lauréat du prix de poésie du British council, passionné de George Orwell. En écho intime au pamphlet des Stranglers il dépeint une jeunesse désabusée qui se définit par le style. Tant qu'à sombrer, à mourir, faisons le avec grâce semble t il écrire, il fait selon moi écho au constat des Stranglers, il n'y a plus de héros commun, il n'y a que l'homme nu face à ses problèmes. Et on y retrouve Nietzsche. De fait chaque strophe de sa chanson mèle au moins 2 idées, la vitesse de sa pensée se ressent dans la collision des images. Son pamphlet intimiste, nettement plus que celui des Stranglers, a bien le même effet : à quels repères doit on se fonder quand l'on apprend que la jeunesse se tue faute de pouvoir exister. Il y a du Bret Easton Ellis, dans ce désespoir non dit, la poésie en plus. Doherty n'est pas 1 type de tout repos, il a sans doute 1 pet au casque selon nos normes, comme Mallarmé ou Nerval selon d'autres (et Nietzsche en fin de vie). Et puis il y a le rock, qui mélange tendresse et rigueur.
Je crois que la poésie de Doherty est plus forte que le nihilisme des Stranglers ou de Nietzsche, dans son quotidien echevelé réside l'amour, l'amour de l'autre. Sans jugement. On est au delà, tout au long de la chanson. Ces concepts me touchent, j'ai plaisir à sentir la nuance dans l'existence pour toucher le vrai, alors peut être suis je trop indulgent. Mais ici il y a la vie. Pour moi c'est 1 œuvre magistrale.

Prunzy
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le 14 oct. 2021

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