Dans le futur, un pays attaqué par des drones autonomes d'un empire voisin décide d’enfermer dans des camps tous ceux qui ne sont pas considérés comme de "sang pur", et de les envoyer au front pour défendre une nation qui leur a pourtant retiré leur citoyenneté.
86 est une série fascinante, de par son contexte et son point de départ déjà, difficile de prévoir là où la série va nous emmener. D'ailleurs la série met un peu de temps à démarrer, les premiers épisodes sont laborieux.
Néanmoins, si le concept d’un peuple opprimé envoyé au front pendant que l’élite dominante qui se voile la face derrière un racisme institutionnalisé est intéressant, les explications données restent trop superficielles.
On est condamné à accepter la proposition et les faits sans trop comprendre comment ont été mis en place si rapidement la propagande, le racisme institutionnalisé et la complicité de la population par exemple.
Et pourquoi je trouve ça dommage c'est parce que clairement l'action et les mécha n'est pas le point fort de la série. Les affrontements, souvent centrés sur des tirs à longue distance, manquent de dynamisme. Les méchas en CGI ne sont pas toujours convaincants que ce soit dans le design ou l'animation. C’est plus dans ses moments calmes, plus contemplatifs, que la série trouve sa vraie force.
Même si là aussi beaucoup de personnages secondaires sont trop peu développés pour vraiment marquer, leur rôle n'est pas inutile puisque leur perte renforce le poids du récit. C’est dans cette humanisation des protagonistes que 86 se distingue.
Même lorsque l’intrigue peine à convaincre par sa logique ou son lore, on reste accroché parce qu’on se soucie du destin de Shin et Lena à travers leurs blessures, leurs contradictions et leurs espoirs.
Au final 86 est une série imparfaite mais prenante qui pêche par un univers parfois trop superficiel et une action qui manque de souffle, mais elle réussit là où beaucoup échouent : rendre ses personnages profondément humains. C’est grâce à eux que l’on accepte de fermer les yeux sur les failles du récit pour se laisser porter par l’émotion.