Aldnoah.Zero
6.8
Aldnoah.Zero

Anime (mangas) Tokyo MX (2014)

Aldnoah.Zero avait dès son annonce bénéficié d’une très forte attente en raison du staff impressionnant qui prenait en charge la série. Ei Aoiki et Gen Urobuchi, le tout chez ça A-1, ça envoyait déjà du rêve.


La guerre qui se rallume avec l‘ennemi héréditaire des terriens bénéficie d’un épisode pilote extraordinaire. Le ton est séduisant : l’Empire Strikes back de Vers ne va pas faire dans la dentelle. L’antagonisme qui oppose les anciens colons de Mars et les terriens est d’ailleurs un des éléments de l’intrigue dont on espère beaucoup d'entrée de jeu, attendu que pour une fois dans le genre mecha, l’ennemi de la planète bleue n’est pas allien pur jus mais aussi du genre humain. Et ce que raconte un vétéran de la première guerre est à faire frémir.
Graphiquement, le pilote fait donc plus que remplir le contrat, il nous colle au siège les bras ballants. Ajoutez à cela un générique épique et une musique magnifique et vous avez une accroche des plus attractives.
Je sais ce que vous allez dire. Et la suite alors, elle est moins bien ? Il est bien connu que les épisodes pilotes mettent le paquet sur la qualité et qu’après c’est une autre paire de manche. Ne vous inquiétez pas. Aldnoah. zero remplit le contrat du divertissement de qualité acceptable, avec un crescendo d’action et de suspense qui ne vous laissera sans doute pas indifférent, quoique vous pensiez de certains rebondissements. Certes, on peut reprocher quelques facilité scénaristiques.
On peut aussi se dire que l’armée terrienne surclassée (jusqu’ici tout va bien) se montre assez passive tout du long, avec des généraux qui semblent parfois être perdus, ne pas avoir assez d’étoffe, s’en remettant trop facilement à Inaho, qui prend tout en charge et donc on a toujours l’impression qu’il va sauver le monde à lui tout seul.
Donc là on va rentrer un peu de plein pied dans le cliché du genre mécha : le héros et c’est tout. D’ailleurs, ses camarades, tous bien stéréotypés, font limite décoration.

Donc ne vous attendez pas à beaucoup d’épaisseur psychologique pour la plupart des personnages, il va falloir prendre le parti de croiser du cliché et peu de développement pour bon nombre de personnages secondaires. Format 11 épisode oblige ? Pas sûr. Mais il est vrai que là on a un certain rythme à tenir dans l’action, donc il était difficile de tout développer.
Le personnages principaux par contre, sont assez intéressants (c’est bien le minimum me direz-vous)
Slayne a une évolution carrément sympathique, alors qu’Inaho est limite au taquet d’entrée de jeu. Lui ne fera que confirmer son côté classieux et ce qu’on détectait de lui dès sa première apparition. Les courbes se croisent en un point dit-on.
Cela m’amène à la Princesse, naïve, quintessence de la noblesse (au sens moral du terme), douce, déterminée, ce qui est tout à fait dans l’archétype du genre.

Bien sûr, elle est jeune, donc elle ne saisit pas toutes les conséquences de ses actes idéalistes, mais garder la ligne idéologique qui est la sienne dans la contexte de sa société, au milieu de ce panier de crabes qu’est la Chevalerie de Vers, puis au milieu de ce conflit qui nait de sa naïveté, témoigne d’une très grande force de caractère. On peut accorder cela.
Les propos sur la princesse m’amènent vers le monde de Vers. Finalement, il assez peu explicité, décrit, détaillé. Même visuellement, on peut se sentir frustré. Mais on peut aussi considérer que ce choix de ne montrer Vers que par des plans d’ensembles sur la station orbitale vus de l’espace, ou au contraire via des intérieurs froids et aseptisés, de nous narrer son histoire que via un point de vue de personnage, de ne jamais nous monter autre chose que quelques chevaliers et un Empereur vieillissant participe à une intention délibérée d’en faire le tableau d'un monde perdu dans son désespoir et sa sclérose militariste, mais qui a toutes les raisons de vouloir échapper à son destin en apensanteur.
En opposition, la Terre, elle, est mise en valeur dans sa beauté.C’est un procédé qui va bien évidemment renforcer le propos : Vers need Earth . On est dans du conflit de conquête, pas pour la survie au sens strict (quoique à moyen terme, si ) mais on se doute bien que vivre dans une station orbitale au régime impérial alors que « par la fenêtre » on peut voir tout le potentiel de la planète bleue, va bien évidemment saper le moral et que la poursuite du bonheur passe par l’invasion de cette terre promise, ce retour au bercail. Ajoutez à ça un fort ressentiment, une haine même, envers la bourde des terriens quinze ans auparavant et c’est plié.
La Chevalerie de Vers montre quelques spécimens stéréotypés mais réserve parmi les plus agréables surprises de la série, ainsi qu’un antagoniste de qualité, qui va porter du sens à tout ça et dont j’ai trouvé quelques répliques particulièrement savoureuses : Saazbaum.
Il n’y a finalement pas autant de manichéisme qu’on pourrait le croire dans A/Zero.


Pour vous situer sur le genre, on est à un croisement entre le Real Robot et le super Robot.
Ou plus exactement le combat entre eux. Les terriens ont des robots réalistes produits en masse et considérés comme simples armes.
Les chevaliers orbitaux ont du super Robot, mus par la technologie Aldnoah.
Robots réalistes, intrigues géopolitiques, trahisons, drames individuels, guerre, colonisation spatiale, manichéisme limité, réflexion sur la guerre et la violence des conflits, héros super doué mais réaliste, ennemis assez autoritaires, robots surpuissants issus de la technologie d’une société « extraterrestre »,
Nous sommes en présence d’un peu tout cela, à la confluence de deux genres.
On pensera bien sûr à plusieurs reprise à Gundam
Gen Urobuchi a soigné la construction narrative. De l’ensemble, mais aussi de chaque épisode, car on avait toujours à discuter sur l’épisode qu’on venait de voir tout en cherchant à anticiper sur le suivant.
Quand c’est ainsi c’est généralement bon.

Graphismes, couleurs et animation 3D sont de bonne qualité. On peut saluer aussi la fluidité des scènes de combat.
Les characters design ne sont pas spécialement révolutionnaires, mais on distingue bien les traits de chacun sans pouvoir les confondre. Les Mecha (kataphrakt) sont réussis.
J’aimerais enfin rendre hommage à la musique d’Hiroyuki Sawano, qui a fait un travail vraiment très inspiré sur la BO et qui est pour beaucoup dans l’intensité et l'immersion des scènes d'action.


Aldnoah.zéro est un anime qui ne laissera personne indifférent (ne serait-ce que par ses rebondissements et ses twist) et qui propose une réelle qualité technique.


Au plaisir par contre de vous démontrer dans les grandes largueurs à quel point la saison 2 était terriblement décevante. Ou pas, j'aurais sans doute la flemme. ^^

_Andrea_
7
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le 9 mai 2015

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_Andrea_

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