Un indicateur : j’ai regardé la série en 2 nuits. Totalement jubilatoire. Un 5 étoiles ne suffit pas à évaluer ce sommet narratif, Better Call Saul est dans le panthéon des séries.
Après de magnifiques longs plans séquences sur les paysages et des scènes sans dialogues mettant en valeur les regards, les rictus des personnages aux premiers épisodes, nous rentrons peu à peu dans l’univers de Breaking Bad. Le début est volontairement lent, mais ce n’est que pour mieux déguster la suite : le fruit du début donne un jus tragique qui l’emportera sur la comédie aux épisodes suivants et sur les situations farcesques de Jimmy Mc Gill qui reste toujours autant magouilleur, maladroit, généreux, attachant. On continue à découvrir la parcours de Jimmy qui va devenir Saul Goodman, bataillant contre ses mauvais démons et contre le cynisme de son frère : « Ce qui est terrible sur cette Terre, c’est que tout le monde a ses raisons » (Jean Renoir). La bascule est proche…
Mais cela ne s’arrête pas là : de manière géniale, l’intrigue de Breaking Bad avec ses cartels de la drogue renaît, notamment avec Gus, Nacho, Hector.
Cette saison 3 génère le germe des idées folles de Breaking Bad avec une puissance et une cohérence brillantissimes : les carcans dans lesquels se retrouveront les différents protagonistes dans la série-mère s’enferment progressivement sur eux, avec une description rigoureuse nous faisant comprendre le pourquoi du comment. Une intelligence scénaristique qui ne peut que nous laisser coi.