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Il y a des séries comme ça dont on se demande bien pourquoi on les a regardés aussi assidument. Un peu comme la publicité qu'on croit incapable de nous dicter nos comportements mais qui finit quand même par nous faire acheter ses produits. Eh bien Code Geass c'est un peu ça : une série avec pléthore de défauts et d'absurdités mais qu'il est impossible de lâcher sans connaître la fin de l'histoire. En tout cas moi j'ai pas réussi. Parce que dans ma tête quand j'essaye de récapituler les plus et les moins, ça bascule clairement dans le négatif. Une manière aussi de dire que c'est une série qui aurait put être tellement plus aboutie si elle n'avait pas accumulée toutes les tares propres aux séries animés.


Je commence donc pas le positif. C'est - en grande partie - une réalisation CLAMP donc c'est très joli avec un chara-design reconnaissable mais assez diversifié. L'animation est très bonne, le son aussi. Les openings et endings passent bien. Les musiques sont bonnes et on en gardent quelques unes en mémoire mais pas non plus de quoi vouloir télécharger l'ost. Enfin bref, niveau réalisation rien à redire.


L'histoire suit un fil linéaire, ce qui est appréciable vu qu'on découvre la série du point de vue du personnage de Lelouch Lamperouge. J'en profite pour dire que je vais essayer d'arrêter de me moquer des noms inventés par les japs... ou empruntés vu qu'on a même droit à un Bismarck à un moment donné. Plus désespérant encore sont les phrases anglaises reproduites par les sujets de l'empire Britannien. Je suppose une sorte d'analogie à Heil Hitler mais prononcé par des neurasthéniques. Ca manque vraiment de conviction. A moins que le type au micro voulait être certain de bien prononcer.


Enfin bref, on se trouve plongé dans un monde où le Japon est occupé par l'empire de Britannia (grosso modo les USA) qui croyez moi est vraiment très très méchant. Leur empereur porte même une perruque du XVIIème (*), c'est dire à quel point ils sont archaïques. Ainsi on aura droit aux thèmes de Résistance, d’Égalité, de Liberté, de politique en temps de guerre, etc... Et c'est notre type Lelouch qui va déminer tout ça. Parce que outre d'en vouloir beaucoup à l'empire, sa "royauté" et d'être fort aux échecs il se retrouve via un pacte avec une inconnue à posséder un pouvoir surnaturel qui l'aidera dans sa tâche vengeresse.


Là est la similitude avec Death Note. Pour le reste ça se démarque pas mal. Déjà il sera moins question de découvrir l'identité de "Lelouch" - aka l'homme masqué Zéro (soit une preuve de plus que les japonais ne peuvent pas résister au kitsch) - que d'établir ou défaire des plans et complots divers. L'aspect "guerre psychologique" est moins présent bien que ça donne sur le fond des effets semblables.


Ensuite la personnalité de Lelouch est assez différente de Kira. Ce dernier étant profondément cynique, machiavélique et prêt à tout pour arriver à ses fins. Lelouch bien que tout aussi déterminé est souvent dépassé par ce qu'il entreprend et les actes qui en résultent. On peut le trouver plus humain mais en fait je l'ai trouvé franchement incohérent. On nous le montre ricanant comme un diable un instant puis presque abattu à un autre. De plus Lelouch a un peu plus de raisons de faire ce qu'il fait, de manipuler les gens et laisser la morale de côté. J'aurai aimé qu'il change d'attitude pour de bon plutôt que de jouer au yo-yo tout le long. Et c'est sans même parler des cassures à la fan-service.


De manière générale la série est à l'image de ce personnage : complètement narcissique. Tout est toujours question de Lelouch. On rencontre énormément de personnages secondaires mais leur psychologie n'est qu'un prétexte à de nouvelles intrigues centrées sur Lelouch. Les méchas eux-mêmes sont des prétextes. Niveau bon point, on a le droit à des "real-robot" et pas des trucs volants dans l'espace. Mais hormis cela, honnêtement j'en avais rien à cirer des fights entre robots avec des pouvoirs et des rajouts technologiques dont personne ne comprend rien. Surtout que très souvent c'était signe que je dois me taper l'apparition de Suzaku, l'ami-ennemi de Lelouch. Le yin et le yang, et tout le bazar archi-connu. Je vais être clair : La mentalité de Suzaku est juste à se taper contre le mur. Sérieusement. J'ai bien compris qu'il incarnait la raison, le bon sens, la paix (mouais) enfin en clair le bon héros mais moi je voulais juste qu'il crève. Salement. J'en peux plus de ces personnages stéréotypés. En plus il a une voix insupportable. Et franchement il ne sert à rien vu que ce n'est qu'un prétexte de plus à des intrigues encore plus sur-jouées que les autres.


Je savais qu'en parlant de Suzaku j'allais m'énerver et c'est le cas. Et pourtant il y a quelque chose qui m'a encore plus agacé que ce tâcheron. Ainsi il faudra un jour qu'on m'explique pourquoi faut-il que putain de bordel de merde la quasi-totalité des protagonistes de la série se RETROUVENT TOUS ETRE DANS LA MEME FOUTUE UNIVERSITE !!!!!? Le tout sur fond d'humour pas drôle et d'intrigues shôjo-harem éculées. C'est pas la seule série à faire ça sauf que moi j'en peux plus. De plus ça nous fait des épisodes entièrement fan-service qui cassent complètement l'ambiance et le rythme de la série. Et puis forcément, à la longue, les auteurs se sentent obliger d'intégrer tous les personnages secondaires parfaitement inintéressants à l'intrigue général. Et donc oh stupeur : La binoclarde timide va devenir une scientifique de génie travaillant pour l'empire. "Nan mais c'est l'hallu, j'ai jamais vu ça dans une série animée !" aurais-je pu m'exclamer si je découvrais la chose en 2001.


Je vais m'arrêter là pour les mauvais points mais il y en a bien d'autres. Code Geass est pour bonne moitié une série bien réalisée, et pour l'autre complètement bâclée. Pas raté mais bien bâclé. Parce que en réfléchissant un peu on pouvait éviter tous ces défauts de facilité scénaristique. Je ne sais pas ce que vaut le roman dont il est issu mais pour ce genre d'histoire "psychologique" à l'ambiance militaire, le fond m'est apparu comme très négligé. Et pourtant je me retrouve face à un paradoxe car tout en écrivant cela je me dois de reconnaître que j'ai dévoré (en pestant certes) en peu de temps les 50 épisodes de la série. Un peu comme tous ceux qui n'arrivent pas à décoller de Grey's Anatomy (non non, je trouve que c'est une bonne comparaison). Que dire d'autre ? J'avais du temps de cerveau disponible et Code Geass est arrivé à point nommé.


(*) Quoi c'est ses vrais cheveux ? Mais c'est un monstre !


En résumé :


LES PLUS :



  • Techniquement réussi.

  • On veut absolument connaître la suite de l'histoire.

  • On s'attache au personnage principal.

  • La fin est plutôt réussie


LES MOINS :



  • Death Note en moins bien et surtout moins réaliste.

  • Suzaku est horripilant. Même si ça s'arrange vers la fin.

  • Des facilités scénaristiques à foison.

  • Trop de personnages secondaires non exploités.

  • "Yes, my lord." ...

  • Non mais qui prendrait au sérieux un type fringué comme Zero ? Bon ok, des Japonais...

  • Moins de fan-service, c'est possible un jour ?


Article original issu de mon blog :
http://ashtaka.blogspot.fr/2013/08/code-geass-jai-aime-mais.html

Ashtaka
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le 30 juin 2015

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