plusieurs niveaux de lecture sur la nature de la contrepartie

Pour une série américaine qui se passe en Allemagne à Berlin, il n'y a pas beaucoup d'américains, ni d'allemands. En fait seul le rôle titre est à un américain, et aucun des rôles principaux n'est à un allemand. Etrange ? En fait pas tant que ça c'est vraiment dans l'air du temps de faire des choses qui ne correspondent pas à la réalité mais à ce que la propagande veut faire.

Cette série est très originale en apparence, mais en fait à y regarder de plus près elle est dans l'esprit de l'époque. Je pense qu'on en a marre de montrer que l'ennemi aujourd'hui il est chinois ou musulman, et qu'on veut retourner à la brave époque où l'ennemi il était blanc, comme la fameuse époque des deux blocs. On en a marre surtout parce que "on stigmatise" les minorités et blabla.... Idéalement dans la propagande actuelle faudrait que le méchant soit blanc mais que le gentil il soit pas blanc, mais on n'y est pas encore pour l'instant on en est au stade propagandiste où le gentil c'est une femme blanche ce qui est déjà un sacré changement. Du coup dans plus en plus de films / séries depuis une dizaine d'années les méchants sont des nazis ou des zombies parce qu'ils n'ont pas d'avocats pour les défendre eux contrairement aux minorités ethniques US, et ils sont blancs. Mais là aussi ça tourne en rond et faut du sang neuf, donc on nous ressort un autre ennemi blanc que personne n'ira défendre aux USA, les communistes. Ils sont vraiment à la mode. On a eu le "CODE UNCLE" récemment qui se passait à Berlin à l'époque du mur avec un agent de la CIA devant collaborer avec un agent du KGB, on a eu "Atomic Blonde" dans le même esprit, on a eu "Red Sparrow" sur les écoles soviétiques qui formaient les espions... Et bien sûr avec à chaque fois les héroines respectivement Alicia Vikander, Charlize Terron et Jennifer Lawrence, dont les mâles sont les faire valoir.

Donc là on nous invente une histoire de monde parallèle dans la ville symbole des deux blocs, Berlin. En fait ces deux mondes et la manière dont ils ont évolué différentiellement depuis 30ans -ce qui correspond d'ailleurs peu ou prou à la fin du mur CQFD- est une représentation allégorique de l'évolution différentielle des deux parties de Berlin l'une capitaliste et l'autre soviétique pendant l'existence du mur. Sauf que là c'est l'existence de la frontière entre les deux mondes qui tient le rôle de mur.

Donc d'un côté il y a le monde 1, le notre celui où la propagande féministe et minoritaire bat son plein, et de l'autre il y a l'autre monde 2 d'inspiration communiste, les méchants.
Dans le monde 1 le héros homme est resté à une position sociale basse, alors que sa femme est plus haute socialement, et c'est la femme qui trompe l'homme, sexuellement et intellectuellement. Le chef homme (Peter Quayle) ne doit sa position qu'à un bon mariage comme les femmes dans le passé et le gars c'est un tocard qui queute de la pute alors qu'il a une bombe à la maison. On voit que des asiatiques et des noirs travaillent de leur côté. L'acteur aryen danois (Kay Proctor de Banshee) qui représente le nazillon dans l'idéal collectif se fait butter, c'est normal trop blanc et blond pour ne pas au moins être traité comme un méchant. L'actrice italienne est violoniste à succès. Et la femme noire du FBI elle a du pouvoir, est gentille et musulmane et a souffert du plafond de verre. Propagande quand tu nous tiens... si tu en avais souffert tu serais pas là.
Dans le monde 2, le héros homme a des burnes, a une position sociale supérieure à sa femme, mais ne vit plus avec elle et a perdu contact avec sa fille, c'est un looser affectivement. Les femmes qui ont du pouvoir sont des tueuses qui ont été formées par un système digne des écoles d'espionnes russes. C'est pas de leur faute, c'est le totalitarisme qui leur a fait ça, jusqu'à les mutiler enfant pour tenir leur rôle. L'italienne est une barbouze, et la vilaine chef elle est iranienne, l'ennemi des USA.
Le monde 1 c'est le nôtre, on le connaît. Le monde 2 est dirigiste, planifié suite à une épidémie qu'on attribue à l'autre côté mais sans que le monde 1 ne soupçonne l'animosité que ça a engendré et le niveau d'espionnage et d'infiltration dont ils ont fait l'objet depuis lors. Le monde 1 est plus avancé techniquement que le 2, en informatique et télécoms mais aussi dans les saloperies que contiennent les produits agricoles contrepartie d'un monde 2 non surpeuplé grâce / à cause de l'épidémie, bref c'est vraiment la vision de l'URSS vs USA.

Quelque part cette dualité des deux mondes peut représenter une resucée du clash capitaliste / communiste de part les points expliqués avant, mais aussi le clash ancien monde phallocratique blanc sous peuplé / nouveau monde vaginocrate panafricain surpeuplé. C'est une allégorie de la transition entre l'ancien monde et le nouveau.

JK Simmons est exceptionnel. C'est la mode de faire des films ou séries avec un acteur qui incarne plusieurs rôles comme Naomi Rapaace dans Seven Sisters, Tatiana Maslany dans Orphan black, Tony Colette dans United States of Tara, ou tout le casting dans Cloud Atlas.... mais à chaque fois c'est la facilité, les personnages sont stéréotypés pour qu'on fasse bien la différence entre les rôles. Là les deux Howards sont très proches et pourtant l'acteur arrive à les incarner complètement différemment, on sait exactement lequel on voit à chaque fois, c'est juste impressionnant.