Matt Groening s'impose depuis bientôt 30 ans comme l'une des figures majeures dans le domaine des séries télévisées animées.
Doit-on encore présenter sa série incontournable, mettant en scène la famille jaune culte. Il a su tiré profit d'un sujet qui parle au plus grand nombre : les imperfections de la classe moyenne américaine. Série phare, qui encore aujourd'hui fonctionne même si les dernières saisons sont qualitativement moins intéressantes que les précédentes.
Dans les années 1990, l'arrivée des dernières séries à succès fait de l'ombre à la Fox qui commande au créateur des Simpson une nouvelle série. Pour la lier à l'actualité, on retrouve Fry un rouquin un peu simplet à l'aube du second millénaire, cryogénisé et envoyé à l'an 3000. Cette série, moins connue, mais tout aussi drôle que sa précédente création, se montre à la hauteur des attentes. Même si elle fut obligée d'être reconduite par d'autres chaînes, elle amuse et plait tout comme les Simpson.
Pour ainsi dire, Matt Groening a un style bien remarquable : de l'humour cynique, et une véritable satire le tout sur des dessins animés efficaces et clairs.
Personne ne doute plus de son talent, Groening ayant remporté douze Primetime Emmy Awards, dont dix pour Les Simpson et deux pour Futurama
A l'annonce d'une nouvelle série, le public n'a pu que s'impatienter de voir le maître de nouveau à l’œuvre. Netflix ayant mit le paquet niveau marketing avec de nombreuses teasers et publicités, tout le monde connait le sujet de cette nouvelle série : le moyen-âge fantastique.
L'idée est sympathique, assez fraiche et donne envie à voir. Le teaser annonce un humour tout aussi majeur et un univers maitrisé.
Mais lorsque l'on se plonge dans l'épisode pilote, l'ennui s'installe rapidement, on attend des gags qui ne viennent pas et on se retrouve face à une histoire fade, et un peu lasse.
Il a fallut que je m'accroche pour ne pas arrêter l'épisode à la moitié en constatant que les 30 minutes que m'annonçait Netflix me semblaient beaucoup plus longues.
Le personnage de Bean n'est pas très attachant, car elle n'a pas énormément de charisme, ni même d'intérêt, c'est une jeune adulte gauche et irresponsable en quête identitaire.
Elfo, qui comme son nom l'indique est un elfe, ressemble énormément à Fry qui est le candide jeune homme éprit d'un amour non partagé.
Ce duo assez médiocre est sauvé de la noyade avec Lucy, qui apporte le cynisme nécessaire à offrir quelques rictus au spectateur. Lucy est le démon, "mascotte" de la série, venu guider Bean vers sa destinée.
Mais les rires aux éclats ne seront pas au rendez-vous avec cette série, car de nombreuses blagues sont simplement lourdes, et cassent son rythme.
Pour ce qu'il en est des graphismes, le style des personnages semble brouillons et accentue la difficulté à s'attacher aux personnages.
Cette production ne se présente pas à la hauteur des séries similaires de ces dernières années comme Rick et Morty ou American Dad. Très peu d'épisodes sortent du lots, ce qui est d'autant plus dommage qu'ils s’inscrivent dans une continuité ( assez rare pour Groening).
Seul les deux derniers épisodes de cette première saison se démarquent réellement car ils ont été scénarisés dans un but de laisser du suspense et une envie de suite au spectateur.
La question qui se pose maintenant c'est de savoir si la série a réellement un avenir, et si Matt Groening nous donne ici une faute de parcours ou la preuve d'un déclin imminent.