Et bien voilà c'est terminé, les agents sans secrets d'ASK tirent leur révérence après une quatrième saison qui tout en conservant la mécanique des précédentes s'avère être bien plus dramatique et sombre que les trois précédentes. L'occasion de revenir sur cette sympathique série française qui n'aura cessé de faire la part belle aux acteurs et actrices tout en dressant en sous texte un portrait désabusé de quelques travers de notre monde actuel.
Dix Pour Cent c'est donc l'histoire d'une petite agence de cinéma dans laquelle une poignée d'agents passionnés s'occupent comme des nounous bienveillantes des petits caprices, des crises, des doutes et des contrats d'acteurs et d'actrices.
Depuis maintenant 4 saison, la mécanique Dix Pour Cent est parfaitement bien rôdé avec pour chaque épisode une histoire indépendante s'articulant autour d'une star qui vient jouer les invités de prestige tandis que plus globalement la série s'attache aux vies privées, aux déboires et aux emmerde des agents et de leur petite entreprise. En quatre saison de six épisodes Dix Pour Cent aura cumulé un casting assez fabuleux avec en vrac Béatrice Dalle, Isabelle Adjani, Isabelle Huppert , Juliette Binoche, Joey Starr, Gerard Lanvin, Jean Dujardin, Monica Belluci , Sigourney Weaver, Jean Reno, Nathalie Baye, Cécile de France, Fabrice Luchini, Virginie Effira et beaucoup d'autres. Des stars qui viennent le plus souvent s'amuser et jouer de leur image publique dans de courtes histoires souvent basées sur des quiproquos, des caprices et des faux semblants au grès de projets cinématographiques qui risquent de se casser la gueule. Il y-a donc parfois un aspect un peu redondant et mécanique dans l'écriture de la série qui nous ressort bien trop souvent à mon goût une intrigue du genre "Ohlala il faut vraiment que je réussisse à convaincre ma star avant la fin de l'épisode". L'ensemble reste toutefois vraiment plaisant à suivre et les épisodes sont toujours à la fois drôle et tendre même si c'est indéniable que Dix Pour Cent reste une série qui caresse avec bienveillance et gentillesse les stars, bien plus en tout cas qu'elle ne les pique dans leurs comportements capricieux d'enfants gâtés.
C'est plus dans le fil rouge de son intrigue et l'attachement à ses différents personnages principaux que la série trouve sa force et son originalité à travers le destin chaotique de cette petite entreprise presque familiale se faisant lentement dévoré par l'ogre d'un capitalisme sans principes. Cette dernière saison plus sombre et dramatique a des faux airs de chant du cygne pour une industrie dont la douce humanité de rapport fraternelle s'efface doucement au profit des coups tordus, des manipulations cyniques, des rapports de force et de domination basés sur les seuls idées de profit, d'hégémonie et de possession. Cette mutation est dans cette ultime saison personnalisée par Anne Marivin délicieusement détestable et géniale dans le rôle du serpent charmeur et venimeux qui viendra poser sa morsure fatale sur ASK. Tout semble partir à volo dans cette ultime saison au profit d'un monde dans lequel les tendres et les sincères n'auront plus leur place au point même que même Jean Gabin va finir par tirer sa révérence.
Je n'ai jamais été un grand fan de la série même si je l'ai toujours trouvé agréable à regarder. Une chose est certaine en revanche lorsque les lumières d'ASK s'éteignent une dernière fois sur les personnages figés dans une singulière photo de famille conflictuelle mais attachante; on comprends que Matthias, Andréa, Gabriel, Arlette, Camille, Noémie, Hervé , Sofia et Hicham vont très vite nous manqués.