J'en avais un peu marre des séries fondées sur d'horribles homicides, alors j'ai cédé aux sirènes de la série en costumes, à l'ancienne, à la croisée des chemins entre les Oiseaux se cachent pour mourir et Les vestiges du jour. Un peu par esprit bravache. Je ne me souvenais plus qu'il y avait un fossé culturel aussi vaste et profond entre les séries du genre "la victime est une femme d'une vingtaine d'années qui a été éviscérée et violée dans cet ordre puis découpée en lamelles qui ont servi à l'assassin à décorer ce banc public de franges organiques du plus bel effet" et celles plutôt "qu'y a-t-il de plus réjouissant qu'une nouvelle toilette?", dont Downton fait bien évidemment partie. Au bout de 3 épisodes un peu mous du genou, j'ai presque regretté mon coup de sang - mais je suis une rebelle intrépide, il faut s'y faire, et je me fiche pas mal des conséquences de ces défis échevelés que je me lance, parfois au péril de ma santé mentale. Car il faut bien avouer que ça met un peu de temps à se mettre en place, tout ça. Certainement en raison du fait qu'il n'y a pas moins de 16 personnages centraux. Mais, finalement, au 5ème épisode, j'étais accro et je citais l'incomparable comtesse douairière dans le texte au repas, puisqu'elle m'offrait une alternative autrement plus stimulante intellectuellement que les régurgitations désolantes de bêtise de ce corse qui lance un défi tonitruant aux défenseurs de la tenue de bain plus adaptée aux voyages interstellaires qu'à l'eau de mer dans tous les recoins du Net. Les gens n'avaient pas vraiment de motivations plus nobles que lui, parfois, en 1914, et cette vaste entreprise d'atomisation du corps humain qu'a été la première guerre le démontre sans l'ombre d'un doute, mais au moins ils les exprimaient d'une façon autrement plus intéressante. Bref, je vais de ce pas quérir la saison 2 dans ma boutique de centre ville habituelle.