Dragon Ball GT
4.8
Dragon Ball GT

Anime (mangas) Fuji TV (1996)


Introduction



Lynché, martelé, giflé rigoureusement (s'il en est) en va-et-vient, Dragon Ball GT fut annoncé comme la suite officielle de la saga Dragon Ball aujourd'hui considéré par la masse comme une immondice optionnelle.
5 ans après l’épopée Dragon Ball Z, nous retrouvons San Goku et ses compères qui font leur retour sur la scène du chaos intergalactique, générant désapprobation et incompréhension de la part des fans à la vue du nouveau visage muté de leur saga mythique favorite. C'est alors qu'on crie au scandale, "Pourquoi Goku rajeunit? Pourquoi Pan crie? Pourquoi Trunks pleure? Pourquoi Gohan dort?" Sans bien-entendu omettre la fameuse ultime question existentielle de toute la série que tout le monde se pose, à savoir "Pourquoi les poils au dessus de la lèvre croissent?". A noter qu'un des nombreux personnages dont je citerais plus tard le nom est en effet la victime d'un syndrome capillaire encore aujourd'hui inexpliqué, qui suscita colère et débats acharnés. J'en ferai une critique plus tard car il semble evident qu'un détail corporel, dans la logique de ces fans fougueux, aussi futile que cela puisse paraître, est un genre de détail superficiel qui suffit à caractériser une oeuvre dans sa globalité.


Cette critique est une analyse de l'oeuvre "entière" donc elle spoil la totalité de la série.



1er arc, l'aventure spatiale



Je n'aime pas Dragon Ball. Non, vraiment, ce n'est pas une blague, je n'aime pas les histoires d'aventure de héros invincibles qui terrassent d'un coup de poings des humains-insectes antagonistes. Tiens, on me dit dans l'oreillette que j'ai pourtant aimé la série One Punch man. Oui, il est vrai, et c'est notamment parce que j'accorde un goût particulier pour l'humour absurde, l'action de surenchère et la mise en scène artistiquement déjanté. Ce que je ne vois pas dans Dragon Ball. Dragon Ball, aussi humoristique qu'elle soit, est une saga qui ne me procure ni rire, ni fascination. C'est selon moi un cliché typique d'un héro plat sans ambition réelle, qui avance de manière linéaire à la façon d'un "Beat Them All". Bien-sûr, il y a quelques petites histoires annexes qui font que en soi cela reste une fiction sympathique dans l'ensemble, il n'empêche que ce genre de concept m'ennuie fortement (à noter que je parle de Dragon Ball, et pas de Dragon Ball Z, qui m'apparaît comme le meilleur manga/anime de tout les temps).
Mais revenons sur GT. Selon moi le 1er arc de Dragon Ball GT c'est Dragon Ball: un petit garçon qui voyage, de fil en aiguille affronte de nouveaux ennemis, rencontre de nouvelles personnes, collectionne les boules de cristal pour la finalité Shenron, qu'est-ce que cette histoire a de différent que celle de Dragon Ball selon vous? Simplement: un décor spatial, la présence de Pan, Trunks, et des transformations en Super Saiyen. C'est tout ce qui diffère grosso modo, et cela a suffit pour me tenir en haleine assez longtemps pour que je regarde les arcs suivants. Quoi qu'on en dise, le concept de GT, n'a rien d'original de ce point de vue là, et ne se distingue pas vraiment de sa base originelle. Puis, survient le deuxième arc.


PS: En vérité j'aime l'arc final de Dragon Ball puisqu'il se rapproche de la démarche de Z, mais ce n'est pas la question ici.



2ème arc, la vengeance de Baby



La menace Tsuful. Ici nous revenons donc sur la genèse des Saiyens, une époque froide où notre race de guerrier sanguinaire s'en prenaient aux peuples les plus faibles sous la solde de Freezer. Que dire de plus ? Ce choix scénaristique était judicieux, propre et purement correct. Nous revenons là sur un fait historique annoncé lors de la saga Namek (si je ne m'abuse), remettant en cause la race des Saiyens quasiment disparue aujourd'hui. C'est dommage que l'accusation de Baby n'ait pas été assez traitée, du moins on parle peu de son désir de vengeance "compréhensible", donnant alors l'impression d'avoir plus à faire à un psychopathe fou furieux qu'autre chose (c'est aussi le côté manichéiste de Dragon Ball Z, le reprocher serait faire preuve d'hypocrisie). Mais l'idée générale en soit fut prenante. Enfin un ennemi terrifiant, après une vingtaine d'épisodes évasifs de dînettes dans les étoiles. Baby, rien que par sa présence nous ramène aux anciens massacres perpétrés sur son peuple, un fait que je trouvais beaucoup trop mis de côté dans Z, qui est ici remis à jour de façon dramatique et innovante. Premièrement, c'est ici que Goku atteint sa nouvelle transformation, le Super Saiyen 4. Une transformation logique qui ne se résume pas par un simple choix artistique comme c'est le cas dans Super, mais par une réelle confrontation avec lui-même durant la transformation simienne que notre cher Goku n'a jamais contrôlé auparavant. Pan est alors ici plus qu'importante durant cette phase. Grâce à la détermination, la concentration de Goku et l'appel au calme de sa petite-fille, le Super Saiyen 4 nous apparaît comme révélateur d'une relation familiale et d'une évolution personnelle comme cela a été toujours mis sur la scène lors d'un nouveau Power Up. Sauf... Sauf dans Super.
Je n'ai rien d'autre à dire sur cet arc si ce n'est le genre de structure que j'attends d'une intrigue.
PS: Petite mention au chara design de Baby qui n'a rien à envier à ses congénères maléfiques.



3ème arc, Super C-17, la machine à tuer



Sans doute pour moi l'arc le plus faible en terme de nouveauté. Certes on a le droit à la fusion de mêmes personnages, mais cet arc est tellement rapide (environ 8 épisodes) que je n'ai pas su comprendre intégralement ce qui se passait. Néanmoins les combats étaient toujours de mise, fluides et bourrins, j'ai pris quand même un plaisir d'esthétisme, malgré l'absence de contenus plus épais. Super-C17, c'est un peu l'adversaire qui arrive sans qu'on lui demande et qui rallonge la série pour le fun.
Un gros dommage pour le fan service inutile, le retour des anciens ennemis qui reviennent à la vie n'était vraiment pas une idée propice, sachant que cela avait déjà été effectué de nombreuses fois dans les films précédents (d'ailleurs il est illogique de voir certains ennemis de films sachant qu'ils ne sont pas canons). Le pire reste le moment où Goku reaffronte Freezer et Cell, perpétuant exactement les mêmes mouvements que dans ses combats antécédents respectifs... Un dur moment pour moi où je n'ai pas compris ce qu'on voulait me raconter.
La différence avec Super ici encore? Ce genre de stupidité n'a été réalisé que dans un seul épisode chez GT. Oui la saga détient pour moi un détail compromettant. Mais détenir et être, sont deux choses différentes. Super n'a pas l'air de l'avoir compris.



4ème arc, Shenron, le revers de la médaille



J'ai parlé de la qualité scénaristique de l'arc Baby, et bien sachez qu'il existe un arc encore bien plus réussi. L'arc Shenron est selon moi le moment le plus abouti de la série. Quoi de plus logique que de terminer la saga ce sur quoi elle tout d'abord a commencé, à savoir les Dragon Balls. Ces fameuses boules de cristal au pouvoir qui semble infini, capables de ressusciter les morts à chaque fois qu'on les utilise. Un pouvoir qui paraissait illimité au début, et qui est devenu rapidement systématique dans la saga. Cet élément réparateur était devenu tellement utile qu'il en fut devenu un outil nécessaire, voir indispensable pour pouvoir continuer le déroulement d'une histoire. Conséquence: Dragon Ball Z perdait en drame. En ressuscitant tout ce qui mourrait (villes comprises) à chaque mort constatée, on perdait en légitimité d'enjeux, en drama. Le scénario devenait tout de suite moins angoissant puisque tout pouvait subitement renaître à volonté, en tout cas cela a été mon ressenti lors du dernier arc de Dragon Ball Z, arc Boo. L'arc Shenron corrige soigneusement cet aspect devenu un peu trop superficiel, et crée une dimension des plus dramatique: la fin des boules de cristal et la fin des voeux. Les dragons maléfiques se retournant contre les humains, se vengent de l'utilisation abusive des dragon balls (c'est plus complexe en vérité mais je veux aboutir à la suite). On a alors non seulement une nouvelle trame jamais obtenue auparavant, et une finalité des plus évolutives qui soit. Dragon Ball devient Autre Chose. Dragon Ball cesse d'être Dragon Ball. Dragon Ball se termine. Nos pauvres héros se voient punis de leurs abus de puissance, permettant pour la suite l'existence d'une nouvelle ère, celle d'un monde plus difficile ou comme dit Trunks "il faudra faire plus attention qu'auparavant". Dragon Ball était déjà un monde violent, ici il devient carrément éphémère. Vous connaissez beaucoup de fins qui peuvent rendre une série plus précieuse que lorsqu'elle avait commencé?


PS: Oui, le film 100ans après annule presque toute mon argumentation. Mais c'est pourquoi je préfère le laisser profiter pleinement et sagement de sa place de Hors Série ^^



San Goku, le rajeunissement de trop



San Goku étant devenu quasiment invincible, les scénaristes ont choisi pour cette suite de le rajeunir pour biaiser légèrement sa puissance. Ainsi son invincibilité n'étant plus, le spectateur pouvait enfin avoir peur pour lui à travers tout ses mésaventures dangereuses. Le rajeunissement se fait dès l'introduction de la série, par le biais d'un outil scénaristique qui nous fan-sert: le personnage de Pilaf. Un fan service certes, mais ici utilisé à bon escient (puisqu'il sert la trame et n'est pas juste un gag contingent). On aurait pu aussi rendre les adversaires de Goku plus puissants, pour raviver le danger, plutôt que de faire ce choix risqué. On aurait pu aussi produire du fan service de manière gratuite en ramenant d'anciens personnages à tout va, sans que cela n'ait de réel impact sur le scénario. On aurait pu faire comme dans Super, la série à laquelle on reproche la non prise de risque et le fan service gratuit et lourd.



Pan et la vocifération



Ce personnage crie. Ce personnage pleure. Ce personnage est capricieux. Ce personnage est têtu. Ce personnage fonce tête baissée. Ce personnage râle. Ce personnage a des défauts. Ce personnage est fortement désagréable, cela n'empêche pas qu'il soit doté d'une réelle personnalité. Un personnage construit est selon moi, forcément un personnage réussi. Sinon, à quoi bon en écrire un? Ce qui caractérise un personnage c'est sa personnalité. Les actions viennent en second plan, (Oui je ne suis pas sartrien). Selon moi un personnage vide est vide par définition si on ne peut pas le décrire psychologiquement. Bien-sûr d'autres caractéristiques sont à prendre en compte, il n'empêche que l'argument de la non-personnalité de Pan me semble injustifié au vu de sa diversité d'humeurs et de ses attachements particuliers qui lui sont propres.
Pan, c'est le personnage principal avec Goku. Qu'on l'aime ou non, elle est mise en avant pendant plus de la moitié de la série, et est un élément crucial pour l'avancement de la totalité des protagonistes principaux (Cf: Transformation Super Saiyen 4). Pan, est utile. Pan est nécessaire. Pan c'est la petite-fille de Goku, la copine de Gill, l'amie de Trunks, la future grand-mère de Goku Jr... Aucune relation n'est mise de côté à travers ce personnage. C'est d'ailleurs celle qui en a le plus. Pan est un personnage. Rien ne discrédite sa légitimité au sein du manga (même sa voix "stridente". Quoi que si on considère qu'un détail physique... Ah non, on a dit que j'en parlerais plus tard). Pan n'est pas le Goku de Dragon Ball Super.



Trunks, le lâche incontesté



Trunks est lâche (bien qu'il prenne certains risques), peureux, pathétique. Il est niais, pas très fort, pas très intelligent. Trunks, c'est l'enfant pourri gâté par ses parents milliardaires depuis qu'il est né. C'est le petit bourgeois fébrile qui préfère fuir le monde du travail par la fenêtre plutôt que de l'affronter. Je n'ai pas aimé Trunks. Mais ce Trunks était logique, sa construction mentale était tout à fait cohérente. La sociologie existe, et elle témoigne ici.
Trunks n'est pas Trunks du Futur dans Dragon Ball Z, il n'est pas celui qui a grandit seul au sein d'un désastre post-apocalyptique, faisant de lui le dernier espoir de l'humanité. Trunks GT n'a pas subit pas les même enjeux. C'est entre autre pourquoi ils sont deux personnages différents, si ce n'est pour dire, deux personnages opposés. Les comparer revient à relever les similarités entre un chat siamois est un avion de chasse en panne.



Vegeta, description physique



Vegeta possède une moustache et s'habille comme un loubard des années 70. Il est vrai qu'argumenter sur ce personnage n'aurait pas de réel pertinence, quand on sait qu'une veste en cuir définit particulièrement l'individualité de quelqu'un. La moustache est avant-tout un attribut déterminant de la structure psychologique d'une personne. Les mitaines sont des vêtements nécessaire pour comprendre le schéma logique d'un champ d'action individuel. Une coiffure modifiée permet de comprendre la vision, la perception d'un individu quelconque au sein d'une société donnée. Je terminerais en concluant que le vieillissement naturel d'une personne quelle qu'elle soit, est un processus incompréhensible, irréaliste et qui me choque, me sidère au plus haut point.



Conclusion



Dragon Ball GT est une série riche en choix artistiques, en évolution de personnages, en décision scénaristique, en apport d'idées, en intérêt dramatique... Dragon Ball GT respecte non seulement l'oeuvre de Dragon Ball en général mais il fait plus que cela, il l'a conclu magistralement avec une fin ambiguë que je n'aurais aucun mérite à spoiler. Dragon Ball GT est court. Et c'est le principal défaut que je relève à cette série qui m'a redonné espoir sur l'innovation artistique potentielle de notre planète, et ce pendant 64 épisodes. Enfin, disons 63.
Alors pourquoi tant de haine? Pourquoi tant d'insultes et d'offuscation répétée? Pourquoi tant d'appel à la calomnie si cette série n'a à priori rien de bien choquant? Pourquoi une telle note générale sur ce réseau social si parfait? GT? Que te reproche-t-on toi qui n'a demandé qu'à proposer une suite logique?


La réponse se trouve dans ma critique scientifique et constructive sur le personnage de Vegeta.
Et pour les plus courageux, elle se trouve aussi dans la série animé (et pas le manga) Dragon Ball Super.
Aller, révoltons nous contre l'art et vendons plus de jouets.


Ma vidéo préférée sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=58Wws93dUqs

Letossia
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le 22 déc. 2017

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