Il y a parfois de sérieuses raisons de se sentir coupable quand même, ça en devient presque excitant de rester accroché la bouche baveuse devant des types en cuir (et parfois des gonzesses) en train de se taper dessus en tenue cosplay après avoir passé des heures et des heures à bavarder au sujet de la soeur de l'oncle du frère de la cousine de la tante qui a osé le trahir il y a cent générations (au moins !)...
Alors on regarde tout ce petit monde s'agiter, fasciné par les vendettas s'enchaînant les unes après les autres, tout ça pour s'emparer d'un trône en ferraille et surchargé, tenu par une famille de dégénérés hypocrites.
C'est franchement marrant hein !
Surtout quand le nain se fait accuser pour la énième fois d'un crime qu'il n'a pas commis, tentant tant bien que mal de survivre au milieu de ces "géants" plus ou moins accrocs aux filles, à la violence et, si elles existaient, aux drogues les plus dures.
Obligé de suivre tout ce fatras de personnages et de situations portnawak, on arrive, et c'est peut-être là la force de la série, à apprécier un ou deux personnages que l'on suit alors avec passion sans retenue, au point de se farcir, tout de même, des "intrigues" foutrement indigentes...
Parce qu'entre les duels parfois mous du genou, quelques absurdités, nous avons droit aussi et surtout à un peu trop de pseudos-retournements/trahisons, coups tordus, jalousies diverses. Ce manque de respiration entre chaque twists est exaspérant à deux niveaux: d'une part parce qu'à force de faire retournements sur retournements, on perd le fil et l'intérêt de s'attacher aux actes des uns et des autres au point de se demander quand est-ce que la divine rousse en armure-bikini en cuir moulant armée d'une épée de trois mètres daignera bien arriver pour mettre de l'ordre dans tout ça (cherchez pas, vous ne la verrez jamais - hélas...) mais désamorce aussi - et surtout - les enjeux, puisque chaque élément mis en place sera de toutes les façons balayé voire bazardé sur un coup de tête des producteurs (ou, plus certainement, de l'auteur des bouquins).
Accrocheuse par son univers bordélique, ses monstres attachants et les bastons plutôt bien tournées, la série est un vaste panier de crabe, auquel il manque quand même un minimum de maîtrise des enjeux parce qu'apparaissant telle quelle, ce n'est qu'une vaste baston pour du pouvoir, symbolisé par ce grand trône en fer.
Et vu la difficulté des actuels possédants pour "tenir" tout le monde, il faudrait peut être pour l'enjeu voir un peu plus large qu'une simple question de "pouvoir" sur un "royaume" dans un tel état de décrépitude.