Gangs of London par AntoineRA

• SAISON 2 (8/10)

[Critique du 2 mars 2023]

Au vu du nombre de personnages qui parcourent la série, le récap de la première saison est vivement recommandé, avant de se plonger de nouveau dans ce Game of Thrones de la mafia londonienne. Malgré l'engrenage se dévoilant à Elliott en fin de S1, il n'est plus vraiment central à l'histoire et en devient un rouage supplémentaire ; ce qui laisse plus de temps d'écran aux autres personnages. Et que ce soit Lale, Luan, Sean, ou Koba (nouvelle addition de la saison), tous ont des scènes particulièrement marquantes, qui rythment le show et élèvent les épisodes au-delà du thriller criminel habituel. Grâce à des interprétations excellentes, ces acteurs du business illicite de Londres sont parcourus d'une intensité qui résulte en de véritables guerres civiles à chaque friction.

Chaque épisode se montre intéressant et nerveux, ponctué de séquences d'action opulentes et d'une violence sourde parfaitement chorégraphiée. Même sans avoir Gareth Evans derrière la caméra, les guérillas entre les différentes familles bénéficient d'une tension palpable, et d'une mise en scène soignée qui fait parfois penser à John Wick, en plus de The Raid, évidemment. Gangs Of London devient ainsi une des séries les plus sauvages du petit écran, exacerbant les vengeances sanguinaires, de plus en plus impitoyables à mesure que l'intrigue progresse, en particulier à partir de l'épisode 4, jusqu'à un 6ème survivaliste, pour conclure sur cet échiquier final tragique de l'épisode 8. Ce déferlement de coups et munitions prend parfois le dessus sur la cohérence narrative qui pâtit de revirements d'allégeance (certains incompréhensibles) à foison, ainsi que de quelques facilités, dans le simple but de prolonger le plaisir sur une troisième saison.

• SAISON 1 (8/10)

[Critique du 18 avril 2021]

Série créée et en partie réalisée par Gareth Evans (réal de The Raid 1 & 2). Niveau mise en scène, c'est ultra-léché, très nerveux, et superbement dirigé. On a des épisodes incroyables en terme de tension de corps à corps ou d'affrontements armés, ça prend clairement aux tripes. On suit des familles criminelles qui essaient de récupérer la main sur l'empire du banditisme autour de Londres. Les faux-semblants sont légion, tout comme l'ultra-violence. La direction d'acteurs est égale à la noirceur du show, et le scénario tient bien en haleine. Je regrette juste l'orientation de l'histoire sur un dessein complotiste international ; la trame intimiste au cœur des quartiers poisseux de la ville était plus suffocante.