Saison 1 (avis assez similaire sur la saison 2)
Les deux films Ghost in the Shell constituaient une adaptation libre de l’œuvre de Masamune Shirow. On gardait l'univers et les personnages et on réemployait certains récits d'origine mais on s'éloignait du récit d'anticipation pour plutôt aller vers le contemplatif et les digressions. Si vous n'aimiez pas ce style sachez que vous ne le retrouverez pas trop dans cette série. Si vous n'avez pas vu les 2 premiers films, ce n'est pas non plus un problème car la série ne s'inscrit pas dans le même canon.
Ghost in the Shell se passe dans un futur ou tout est cyber-connecté, où l'on peut accéder à un cyber-corps et même changer d'enveloppe corporelle presque à volonté. Cela permet d'améliorer ses capacités mais cela rapproche aussi sacrément les cyborg (humains améliorés) des machines. Seule différence : certains ont un Ghost et pas d'autres. Le souci c'est que l'on peut pirater à distance les fonctions des autres individus, par exemple pour lui faire voir ce qu'on veut. C'est un univers très riche que la série met bien en valeur. La plupart des épisodes servent à présenter divers aspects de ce futur et à montrer comment la société a évolué avec ces progrès, ce qui en a découlé. C'est là que le format d'épisodes de 20 minutes trouve son utilité, même si ça se fait au détriment de certains intrigues qui n'ont pas le temps de se développer. Par contre il faut s'accrocher un peu pour tout saisir, il m'est arrivé de me sentir un peu largué. Là aussi le problème vient sans doute du format qui impose un rythme rapide.
L'histoire nous fait suivre les agent de la Section 9 chargée de la sécurité du Japon. On a deux types d'épisodes. Il y a les stand alone qui sont des épisodes auto-suffisants. Il ne sont pas nécessaires à la compréhension de la suite, à une ou deux exceptions prêts. Leur intérêt est variable, certains sont passionnants et d'autres ne servent qu'à décrire le monde futuriste. Il y en a également certains qui sont dédiés aux Tachikomas, des robots à la voix enfantine insupportable (en VO comme en VF). Je n'aime franchement pas ces machins, ils ajoutent une note comique qui ne fonctionne pas et versent parfois dans la niaiserie pure. Je leur admet toutefois qu'il leur arrive d'apporter des éléments de réflexions qui sont plus intéressant qu'il n'y paraît.
Ensuite il y a les épisodes complex. Ceux là sont dédié à une trame qui voit la Section 9 confrontée à un terroriste nommé le Rieur. Cela comptabilise 12 épisodes éparpillés au fil de la série, avec un regroupement à la fin. Ce sont ces épisodes là qui font la force de ce Stand Alone Complex. On s'interroge sur ce Rieur et on vit de sacrées scènes d'action sous la forme d'un polar noir bien mené. Il y a juste le dernier épisode qui m'a dérangé à cause de certaines révélations anti-climaxiques. J'ai également un soucis avec le système de piratage des individus qui est mal expliqué. A certains moments un personnage arrive à pirater les yeux de ses adversaires, mais à d'autres moments il n'y arrive pas. Pourquoi ça marche dans un cas et pas dans l'autre ? Qu'est-ce qui peut protéger les gens de ces attaques ? Je ne sais pas. On dirait un Deus ex Machina et je n'aime pas trop ça.
Ghost in the Shell : Stand Alone Complex reste une série tout à fait recommandable, même si vous n'avez pas aimé les films de Mamoru Oshii. Ah et j'oubliai : les musiques sont généralement discrètes, mais quand elles décident de se signaler elles sont prenantes. Très bon point.