Et dire que Grant Morrison a participé à ça...

5,5/10
Je ne peux pas dire que j'appréciais particulièrement le comics de Grant Morrison et Darick Robertson, mais il avait évidemment quelque chose de jouissif dans sa décomplexion féroce, qui en rendait le projet d'adaptation réellement digne d'intérêt à une époque où le trash envahit le dessin animé pour « adultes » et la liberté de ton les séries adaptées de comics (Preacher, bientôt The Boys). Premier problème, il fallait cependant trouver de la matière pour raconter la courte histoire de Morrison et Robertson en huit épisodes, un mal typique d'une époque où l'on privilégie la série même quand on aurait exactement de quoi faire un long-métrage. Et les showrunners comme Morrison lui-même ont simplement fait le choix le plus aberrant, celui d'injecter tous les poncifs du monde dans une aventure précisément culte parce qu'elle ne respectait rien. Soudain, tout est prévisible, tous les personnages sont dotés d'une psychologie de feuilleton, on a même droit à des tentatives d'émotion, des doutes sur la capacité à la paternité, un cliffhanger de fin de série et l'annonce d'une saison 2 ! La vulgarité, le cynisme, suffisent à peine à distinguer Happy des mille séries convenues auxquelles elle ressemble trop, et à cacher qu'il s'agit d'une oeuvre sans originalité ni sincérité, dont toutes les idées ne sont pensées que comme des recettes commerciales. Heureusement que dans cette longue nuit quelques interprétations et le personnage de Happy empêchent le visionnage de n'être qu'ennui.