Voir la série

Il n'y a plus de papier ?


Devant les critiques dythyrambiques de la série espagnole, il est temps de mettre en garde les heureux spectateurs de Netflix qui n'ont pas encore perdu 10h de leur vie. J'ai testé pour vous : La casa de papel, et c'est pas fameux.


Le postulat de base était pourtant intéressant : pour une fois une série hors américaine, avec des personnages intrigants, très référencés Reservoir Dogs et Ocean's eleven. J'étais pourtant enthousiaste à la fin du pilote, naif que j'étais. Que coño !


Pourquoi le scénariste mérite-t-il un high kick au niveau de la gorge :


Ce braquage est comme un chat : malgré ses conneries, il retombe toujours sur ses pattes.
Dans la casa de papel, les ficelles scénaristiques se transforment peu à peu en un énorme cordage prévisible à 10km.
Les personnages sont toujours placés dans des situations impossibles à résoudre où un flashback salvateur explique tout.
Un événement inextricable ? FLASHBACK
Une réaction anormale ? FLASHBACK


Quand il n'y a pas de flashback, un bon vieux Deus ex machina des familles vient sauver la peau du scénario.
Sinon c'est tout simplement la chance insolente du professeur ou une déduction random qui vient sauver les personnages en détresse.


C'est mediocre. Surtout quand on sait que ce genre de série repose principalement sur son histoire.
On va de rebondissements en rebondissements comme un kangourou sur un trampoline, c'est rigolo mais ça donne la nausée.


En parlant de faiblesse scénaristique, évoquons cette voix off qui fait office de sous titre pour mal comprenants. D'une qualité digne d'un skyblog préado, elle casse le rithme naturel de la série et surtout nous prend pour des cabrones, incapables d'analyser les images.


Les preneurs d'otages bisounours :


Facteur très énervant : l'écriture des personnages qui enchaînent boulette sur boulette et sont aussi épais qu'un post-it.
Exemple : Au bout de quelques heures, une histoire d'amour entre deux braqueurs va mettre l'opération en p(u)éril. Contenez vos hormones bordel !!


Je n'ai eu d'affinité avec aucun des personnages, beaucoup trop bêtes, simplistes ou naifs, sauf Berlin et le Professeur qui peuvent être plutôt cools dans leur genre. Avec un peu de bon sens ils ne saboteraient pas l'opération toutes les 2 minutes pour des conneries.
Sérieusement, qui engage une équipe de bras cassés comme ça ? Bien joué professeur ducon.


Otage, ô désespoir :


C'est sans doute la prise d'otage la plus tranquille du monde, on se croirait presque en colo : on fait des activités, on mange on rigole.
Dans la maison de la monnaie, l'otage est roi. Il ne se prend jamais de claque, presque jamais de menace directe, et même lorsque cela arrive, les preneurs d'otages ne sont pas crédibles pour un sou. On n'a JAMAIS peur pour les otages.


Grosse erreur également : la lonnnngueur. Le tout aurait pu tenir en une mini série de 5 à 7 épisodes, sans les parasites constants qui ralentissent tout, tout le temps sans aucune valeur ajoutée. ça n'en finit pas.


Pour finir, je vais tenter de lister de tête toutes les situations ridicules qui portent atteinte à la crédibilité du récit, juste parce que ça m'amuse :
- La fameuse scène des outils scotchés, qui ne fait pas de bruit. Vous avez déjà essayé de dérouler un ductape silencieusement ?
- La discussion faussement discrète en dessous de la porte des toilettes (le preneur d'otage est à 30cm de l'autre côté de la porte...)
- D'une manière générale :les preneurs d'otage bisounours et leur bêtise
- Les scènes trop joyeuses et les flash backs INUTILES
- Le sexe avec les otages. Vous ne pouvez pas vous contenir 3 jours ?
- L'opération au scalpel à l'arrache. Ouech ma gueule j'ai un scalpel je suis chirurgien medecine c'est pour les faibles.
- Les personnages qui tombent amoureux en quoi, 40h ?
- Les impasses mexicaines : Vous savez, lorsque les protagonistes se braquent les uns les autres sans aucune issue. Ça fonctionne une fois, mais quand on en a presque une par épisode, ça devient ridicule. Surtout lorsque l'on sait pertinamment qu'ils vont tous baisser leurs armes...comme a chaque fois. Ridicule je vous dit !
- La proposition invraisemblable aux otages :"on vous promet 1 million dans 6 mois, en passant par un ami". qui va gober ça ?!
- Pourquoi ne pas effacer leurs traces / brûler la maison dans laquelle ils sont restés 5 mois pour au final laisser une orgie de preuve aux flics ?
- Raquel qui a BESOIN de s'attacher les cheveux avant de parler au professeur.
- Il y a 69 otages et 8 preneurs d'otages. dans une scène, 7 preneurs d'otages sont dans une pièce en train de déconner au lieu de surveiller les autres cons.
- Des scènes très gênantes (je pense à la fiesta de préado dans la chambre de Nairobi)


Je pourrais continuer longtemps.


Ce qui justifie le 3/10


La mise en scène qui peut en écoeurer plus d'un mais qui ne m'a pas déplu.
Le postulat de base est bien trouvé.
Quelques bonnes idées.
Certains personnages sont plutôt bien travaillés.


Cette série nous vend du vent. Si j'avais voulu regarder des histoires de couples mal foutus et des intrigues inutiles, je me serais tourné vers Plus belle la vie.


Je reste encore dans l'incompréhension de l'engouement général. Éclairez-moi svp.

LaylaSpade
3
Écrit par

Créée

le 8 avr. 2018

Critique lue 2.9K fois

11 j'aime

1 commentaire

LaylaSpade

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

11
1

D'autres avis sur La Casa de Papel

La Casa de Papel
ManonPerf
6

prometteur mais...

Les premiers épisodes sont tout simplement géniaux. On s'attend à une série sur un braquage classique et non, la préparation est faite en un seul épisode. Mais de quoi va nous parler la série alors...

le 18 janv. 2018

153 j'aime

14

La Casa de Papel
Hagstrom
4

Ça aurait pu être bien

Si j'ai regardé les deux saisons de Casa de Papel, c'est bien que j'ai du y éprouver un peu de plaisir et d'intérêt, n'étant pas du genre à me forcer pour un loisir. Mais pour être honnête, j'étais...

le 13 mai 2018

139 j'aime

7

La Casa de Papel
Ukiyo
5

La série de l'impossible

L'avantage de cette série, c'est que vous saurez rapidement si elle est faite pour vous ...ou pas: dès les 2 premiers épisodes les rebondissements sont tellement extravagants qu'ils permettent à...

le 13 déc. 2022

84 j'aime

7

Du même critique

We Need to Talk About Kevin
LaylaSpade
8

Mais pourquoi est-il si méchant?

Un film coup de poing. Coup de poing dans ton ventre de femme enceinte car plus jamais tu ne voudras avoir d'enfant ! We need to talk about Kevin trace à la lame de rasoir la destruction de...

le 8 déc. 2013

5 j'aime

Les 8 Salopards
LaylaSpade
8

La boite d'enfer blanc

Vu en avant-première exclusive version longue, VO, 70mm Ultra Panavision de la muerte qui pète sa mère. Un format inutilisé depuis les années 60. Plus de 3h de film contenant un entracte. On a...

le 29 déc. 2015

4 j'aime

Only God Forgives
LaylaSpade
2

Quand le vide devient prétentieux

« Je viens de perdre 1h30 de ma vie » voilà mes premiers mots à la fin de ce « film ». Dépité, comme à chaque fois que je ressors du cinéma avec l’impression d’avoir regardé une vache morte pendant...

le 30 mai 2013

3 j'aime