• SAISON 1 (8/10)
[Critique du 15 septembre 2020]
Une pépite d'animation française cette série animée, qui sert de prequel à une BD pour public averti. Il en va de même avec cette contrepartie télévisuelle, qui m'a fait penser à Métal Hurlant dans l'esprit. 26 épisodes de 12min (je recommande le montage en 3 films sans coupure), pour une histoire complètement folle et déjantée, remplie de culture geek et de fan service. La mise en scène est superbe, avec un style d'animation rafraîchissant et un visuel soigné. C'est souvent bas du front, mais c'est bourré d'humour et écrit avec une plume bien habile ; mention aux dialogues et aux nombreuses punchlines. Pour cadrer l'histoire, on y suit Richard, un chômeur boxeur à ses heures perdues, qui se retrouve catapulté dans une succession de mésaventures qui vont le confronter à des entités maléfiques réincarnées en des hôtes humains, et le forcer à revoir sa vision de la réalité. La série est punchy, innovante, satirique, et addictive du fait d'un univers maitrisé et parfaitement exploité. À revoir sans hésitation, ne serait-ce que pour glaner tous les détails cachés.
• SAISON 2 (7/10)
[Critique du 30 janvier 2023]
Lastman revient après six années, et grâce au crowdfunding, pour une deuxième saison sous-titrée Heroes. Toujours située antérieurement à la bande dessinée de Vivès et Balak, cette deuxième fournée de six épisodes de 45min va s'en montrer beaucoup plus dépendante pour être pleinement appréciable. En effet, bien qu'elle fasse la transition entre la fin de la saison 1 et le statut des personnages de l'ouvrage papier, chaque épisode se concentre sur un protagoniste, à la façon d'une backstory dévoilant les évènements qui l'ont façonné. Pour que ça reste intéressant pour le néophyte, cette construction est faite par points de vue croisés et revient souvent sur les mêmes séquences, découlant toutes, finalement, des affres de Richard Aldana. Cela dit, certaines scènes auraient eu un bien meilleur impact dans l'ordre chronologique plutôt que dans la mosaïque éclatée présente, qui fonctionne par rétrospective mais moins dans la fluidité de la narration.
Contrairement à la première saison, on passe la majeure partie du temps dans la Vallée des Rois, ce monde magique et violent qui obsède les protagonistes. Si les trois premiers épisodes se suivent correctement et restent familiers, la saison se montre plus confuse sur les trois suivants - centrés sur Siri, Howard et un finale liant l'ensemble - du fait de nous présenter des évènements sauvagement, sans indication et en annexe de la trame principale. Les univers visuels changent régulièrement et parviennent toujours à proposer des séquences visuelles surprenantes, malgré un budget très limité. L'animation m'a beaucoup fait penser à celle de Takeshi Koike sur Redline, pour les couleurs, le chara-design, les musiques, et surtout cette exubérance de chaque instant. L'aime ne prend pas de gants et se montre gore, vulgaire, et licencieux dès que l'occasion de présente, sans pour autant négliger son enveloppe artistique.