Cette critique n'est pas qu'une critique de la saison 1 ou du pilote comme la plupart des critiques ici présentes. Donc vous saurez si elle vaut vraiment le coup.
Le Maître du Haut-Château est une série assez unique de part son ambiance dystopique (le cauchemar d'un monde où l'Axe a gagné la 2ème guerre mondiale), ses personnages contrastés (comment devient on un nazi ? Comment devient on un résistant ? Comment devient on un survivant ?) tirée d'une œuvre bien plus brève comme d'habitude du remarquable Philip K Dick, ce qui suppose une certaine liberté scénaristique.
Et c'est là toute la force mais aussi la faiblesse de cette série. Cette liberté donne des scènes originales et parfois géniale, mais aussi une inégalité avec comme toute série qui commence à s'installer, des longueurs, des scènes et aussi des personnages dispensables.
Ce qui empêche cette série d’atteindre la perfection c'est aussi la disparition et carrément l'escamotage de personnages pivots
Frank et Joe tués saison 3, Tagomi et Ed escamotés saison 4
tellement abrupt vu ce qu'annonçait le scénario qu'on se demande si des scénaristes et/ou des acteurs ne se sont pas fait virés entre la saison 3 et 4. Une petite recherche internet confirme cela: les showrunners ont valsé fin de saison 2 et pour la saison 4, comme par hasard. Et l'ajout de nouveaux personnages ne colle malheureusement pas, malgré une très bonne idé
C'est donc un miracle si Le Maître du Haut-Château reste tout de même une très bonne série. Avec une meilleure continuité scénaristique et un meilleur traitement des personnages on aurait eu surement une des meilleures série de science-fiction.
D'où le "Not Yet Complete" du titre, l'hexagramme de Tagomi qui revient sans cesse saison 4. On sent quand un manque, un inachevé, si près de la perfection. Ce n'est cependant pas seulement des "Nazis from other dimensions" comme le dit de manière humoristique Juliana, mais une œuvre qui fait réfléchir sur les choix de vies qui peuvent changer le monde.
Tous les mondes.