Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est une saga littéraire qui a finalement été assez peu lue du temps de sa publication. Fan de la première heure, il est donc de mon devoir de vous poussez à lire les livres avant d'entamer le film ou la série, pour vous rendre compte de l'inventivité et de la créativité qui résident dans ces deux adaptations - et ici, dans la série.
Daniel Handler fait preuve d'une forme de génie littéraire tout au long des péripéties (en 13 tomes) de Klaus, Violette et Prunille Baudelaire. Ses ouvrages sont parsemés de références culturelles mais aussi d'une bonne dose de cynisme, d'humour, de désespoir, de mystères, d'aventures, de rencontres improbables - bref, vous l'aurez compris, j'essaye par là de vous faire comprendre à quel point ces livres sont géniaux sans trop vous spoiler.
De manière générale, cette série Netflix combine pas mal de références au film de 2004, j'en conviens. Mais elle prend aussi beaucoup de liberté sur certains points, ce qui la place directement dans la catégorie des adaptations "courageuses" ou novatrices ; Daniel Handler, qui a participé à l'écriture du scénario, en profite peut-être pour réactualiser sa vision des choses sur le petit écran. Et je trouve ça très bien : on peut être complètement fan d'une oeuvre et pourtant apprécier la prise de risques, accepter d'être surpris et désabusé, accepter une vision nouvelle des choses ou tout du moins, amenée différemment. Le casting est très bon et correspond totalement aux personnages originaux, pas forcément tels que tous les lecteurs auraient pu se les représenter, mais là encore, tout est affaire de perspective et il aurait été impossible de mettre tout le monde d'accord sur, disons, la troupe du comte Olaf. L'ambiance sinistre à la mort des parents Baudelaire est très bien rendue, et j'ai particulièrement aimé le personnage de M. Poe à l'écran, un peu poussif certes, mais qui traduit finalement bien l'impuissance des adultes qui sont incapables de protéger les enfants d'un monde hostile. Un réel travail a été effectué sur les décors, et je trouve que l'ensemble confère à la série un aspect très théâtral qui colle parfaitement avec toutes les références culturelles et littéraires qu'on peut trouver dans les livres. Enfin, il y a bien sûr la question du narrateur - Lemony Snicket - que les producteurs ont su traiter avec l'égard qu'il méritait... Car enfin, quand on a lu les livres, il est presque impossible de ne pas voir Lemony Snicket comme un personnage à part entière. Intrusif, certes, mais il s'agit là de coller à la logique cruciale des bouquins.


En somme, il est tout à fait possible de ne pas apprécier cette série - si l'on n'a jamais mis les pieds dans l'univers génial mais glauque des Orphelins, par exemple - mais pour moi, c'est une vraie réussite en tant qu'adaptation (qui n'était pourtant pas aisée au début). Seul bémol : la saison 2 qui arrive dans trop longtemps...

Ann_ONyme
8
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Créée

le 19 janv. 2017

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Ann O'Nyme

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