Marco Polo était un marchand vénitien, célèbre pour avoir fait connaître l'Asie aux Européens. La série retrace donc son histoire, de manière romancée, à la cour du grand empereur mongol Kubilai Khan, petit-fils de Genghis Khan, alors en guerre avec l'Empereur de Chine.

Le premier constat que l'on peut effectuer sur cette série, au vu de la première saison, est qu'elle donne à voir un monde inconnu des occidentaux. L'intrigue se déroule au 13ème siècle, dans des contrées si lointaines que la culture des peuples locaux est aussi étrangère à Marco Polo qu'à nos yeux de spectateurs. Et c'est là que réside tout l'intérêt de la série : déshabiller les coutumes et cultures mongoles et chinoises avec nos yeux d'occidentaux. Grâce au héros vénitien qui sait gagner les faveurs du grand Khan Mongol, notamment en jouant l'honnêteté et en usant de malice, on se plaît à admirer les décors impériaux, les jardins aquatiques de l'impératrice et ses courtisanes, le palais secret des senteurs ou encore les grandes prairies mongoles au pied des montagnes.

Les personnages sont bien travaillés, et on se plaît aussi à suivre le destin des conseillers du Khan, qui oscillent entre sympathie pour ce latin qui ne connaît rien aux coutumes mongoles, et volonté de mettre fin à son destin et aux faveurs qui lui ont été accordées. On aime le personnage de Marco Polo, et son talent de conteur, sa sincérité et son coeur plein de poésie, qui lui fait gagner les faveurs de certaines courtisanes et autres princesses royales.
Le rôle des femmes, d'ailleurs, est traité de manière inégale. Si quelques unes, mises en avant, sont de redoutables guerrières et possèdent des privilèges tirés de leur sang royal, la plupart sont des putains qui ne servent qu'à assouvir le désir brutal des hommes de pouvoir. C'est un aspect dérangeant de la série, mais qui semble coller aux moeurs de l'époque. Les hommes peuvent ainsi posséder plusieurs épouses, et on s'aperçoit qu'à l'instar de l'occident, les mariages arrangés vont bon train.

Enfin, on ne peut parler de cette série sans mentionner Cent Yeux et les maîtres du Kung Fu. Il y a effectivement une dimension presque mystique qui tourne autour des arts martiaux et des grands maîtres asiatiques en la matière. Cent Yeux est le moine aveugle qui forme Marco Polo aux arts de la guerre et de la maîtrise de soi, et qui l'aide à atteindre l'équilibre de son Yin et son Yang. Ces scènes sont fascinantes et toujours accompagnées de sermons philosophiques et autres métaphores sur l'art de la guerre et l'art de la vie. Aigle, Mante Religieuse, Serpent... On plonge au coeur d'une culture et d'un savoir ancestral qui se lient parfaitement à l'intrigue et rythment la série d'un peu de magie, celle qui fait d'un saut dans l'inconnu le plaisir de la découverte.

Créée

le 20 mars 2015

Critique lue 503 fois

Quentin_Parizot

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